Éditorial

Gageure

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Karim KEBIR Publié 04 Novembre 2021 à 09:58

Top départ aujourd’hui de la campagne électorale pour les élections locales prévues le 27 novembre prochain. Durant trois semaines, les candidats engagés dans la compétition et dont les dossiers ont été validés par l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie) vont tenter de convaincre les électeurs sur le choix de la participation, sur les enjeux liés à cette échéance électorale, mais également sur les politiques à mettre en œuvre pour relancer le développement local. Ultime étape de la “feuille de route” du pouvoir, entamée avec l’élection présidentielle de 2019, visant la normalisation institutionnelle et l’enterrement de la perspective de la transition réclamée par une bonne partie du Hirak et l’opposition, les prochaines élections locales ne s’annoncent, cependant, pas sous de bons auspices. D’abord, au regard du contexte politique délétère marqué par un étouffement de la vie publique, les entraves aux libertés et la traque des activistes. Ensuite, par le marasme économique, conséquence de la pandémie, marqué par une dégradation effarante et sans commune mesure du pouvoir d’achat des ménages, et où des milliers de travailleurs sont restés sur le carreau. 

Enfin, ce climat assez lourd aux relents d’un malaise sourd qui semble avoir gagné la population éprouvée par un quotidien de plus en plus difficile, confrontée à de multiples épreuves depuis plusieurs mois, et désabusée après avoir nourri l’espoir d’un changement qu’elle ne voit toujours pas venir. Dans un tel climat, la mission des candidats ne s’annonce pas comme une balade de santé. C’est une mission laborieuse et difficile. C’est même une gageure. 

Comment, en effet, convaincre les électeurs du choix de la participation et présenter le scrutin comme une option de sortie de crise lorsque l’on sait qu’ils ont massivement boudé les précédentes élections ? En d’autres termes : comment rétablir une confiance abîmée dans une conjoncture où les mêmes ingrédients à l’origine de la désaffection qui a marqué les précédents rendez-vous sont toujours en place. Si la nature du scrutin, en raison de la proximité des candidats avec les électeurs, peut conférer aux élections une meilleure participation, il n’en demeure pas moins qu’il ne risque pas de changer fondamentalement la perception de la population vis-à-vis de la nature de la crise, encore moins du jeu politique. Seules des décisions audacieuses de rupture sont certainement, voire impérativement, à même d’entrevoir un début de sortie et d’appréhender l’avenir, plein d’incetitudes, avec sérénité. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00