Éditorial

Histoire de planche à billets…

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Akli REZOUALI Publié 10 Février 2021 à 00:00

La détérioration continue de la santé économique du pays et de l’équilibre des finances publiques  qui  la  sous-tendent  laissent  entrevoir  un  retour inévitable à une politique de la planche de billets. Un peu comme l’histoire du recours  aux  financements  externes  sous  le  régime  de  Bouteflika,  celle de  l’endettement  interne  par  la  planche  à  billets  est  rendue  dogmatiquement  tabou depuis l’avènement de “la nouvelle Algérie”.

Tel qu’il a été actionné depuis sa mise en place  vers  la  fin  de  2017  et jusqu’à sa suspension en 2019 dans un contexte de révolte populaire, le dispositif   de  la  planche   à  billets — dit  de  financement  interne  non conventionnel — a  donné lieu, il  est  vrai, à  d’impensables  abus.  Une expansion monétaire abusive de plus de 6 500 milliards de dinars, sans contrepartie en valeur économique réelle, avait, en effet, été autorisée par le bais de ce dispositif, sans qu’aucune réforme ou ajustement structurel volontaire ne soit mis en place en guise de mesures d’accompagnement indispensables.

L’histoire toute récente, celle rendue possible par la révolution pacifique du 22 Février, a permis par la suite de comprendre à quel point ces énormes tirages issus  de  la  planche  à  billets  ne  servaient  pas  seulement  à  financer les salaires des fonctionnaires, mais aussi et surtout  à  continuer  à  renflouer les banques pour  qu’elles-mêmes  puissent  continuer à  renflouer  l’oligarchie et les lobbies de l’époque.

Résultat des courses : l’immense somme d’argent sans contre-valeur réelle, qui a été tiré de la planche à billets, commence  aujourd’hui  à s’épuiser, ne laissant comme seul et unique effet qu’une place bancaire publique affaiblie par  le  poids  de  créances  perdues  et  de  plus  en  plus  en  manque  de ressources et de liquidités.

Pour y pallier, la Banque centrale s’évertue  déjà  depuis  quelques mois à mettre  en  œuvre  toute  son  instrumentation  monétaire,  allant   jusqu’à dispenser  les  banques  de  constituer  des  réserves ou  des  coussins de sécurité. Une politique qui  ne  va  pas  sans une certaine création monétaire prudente pour desserrer la contrainte sur les banques et leur permettre ainsi d’exercer leur métier de base qui est l’octroi de crédits.

Une politique qui commence cependant à atteindre ses limites objectives, ce qui ouvre dès lors la voie à la perspective d’un retour à un  dispositif de pure création monétaire à travers  une  politique  de  planche  à  billets.  En soi, il pourrait s’agir d’un simple outil de relance comme un autre, pour peu qu’il soit utilisé avec raison et canalisé vers la réalisation de réformes structurelles urgentes.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00