Éditorial

L’autre zone d’ombre

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Karim KEBIR Publié 08 Février 2021 à 00:22

La mort dans des circonstances qui demeurent encore floues de la jeune étudiante, Nacéra Bekkouche, à la Cité universitaire pour filles d’Ouled Fayet, vient rappeler de façon éclatante les conditions d’hébergement et de vie dans certaines cités universitaires. Qu’importe si les causes exactes du décès de la jeune fille, objet de thèses contradictoires et qui devraient être élucidées par l’enquête en cours, donnent lieu déjà à un début de polémique.

Car, tandis que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique évoque un “court-circuit” au niveau d'une “résistance” dans la chambre où elle logeait et non l'explosion d'une bouteille de gaz, la Protection civile fait état de l’explosion d’un camping-gaz. Et un autre responsable de l’Office des œuvres universitaires, lui, rappelle que les bonbonnes de gaz et autres appareils de chauffage sont interdits par le règlement intérieur des cités U.

Mais nul ne peut dissimuler que la présence de ces objets dans une résidence universitaire est un marqueur des conditions de vie, souvent assez difficiles, dans la plupart de ces “cités-dortoirs”. Comme il y a trente ou quarante ans, le recours des étudiantes à ces moyens artisanaux, mais dangereux, témoigne de l’absence souvent du chauffage en période de froid et d’une nourriture qui laisse à désirer. Et ce n’est pas le propos, à la limite du cynisme, de ce responsable qui, dans des propos relayés par des médias, soutient que les repas servis dans ces cités “U” sont meilleurs que chez lui !

Au-delà de la négligence que révèle cet incident tragique, c’est à se demander si ces cités “U” ne sont pas en définitive à classer comme des zones d’ombre. Car, comme d’autres secteurs, en d’autres endroits que le gouvernement se surprend à découvrir soixante ans après l’indépendance, et en dépit des budgets faramineux alloués, comme le vantent les autorités, la situation ne semble guère s’améliorer si l’on se fie aux témoignages des résidentes.

Il ne se passe pas une année sans que les étudiants, dont les conséquences sur leur cursus universitaire est évident, fassent état des mauvaises conditions d’hébergement. Sans compter la promiscuité, les problèmes de nourriture et l’absence de vie culturelle. La raison ? L’ouverture et l’examen minutieux du dossier de la gestion des œuvres universitaires par les autorités pourraient sans doute nous fournir quelques clés de réponses.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00