Éditorial

Une histoire d’école

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Karim KEBIR Publié 24 Octobre 2021 à 00:10

Dans une instabilité chronique depuis plusieurs années, le secteur de l’éducation risque de connaître de nouvelles perturbations durant les prochaines semaines. Peu après le Cnapeste, les syndicats Unpef et Satef ont annoncé leur décision de recourir à la grève, ultime moyen, selon eux, de faire entendre leurs doléances dont certaines sont pendantes depuis des mois, voire des années. Hormis le Cnapeste qui a déjà fixé la date du 2 novembre prochain pour une grève cyclique de deux jours, les autres syndicats, ceux regroupés notamment au sein de la Confédération des syndicats autonomes, ont retenu le principe de la contestation sans pour autant fixer de date précise, histoire, sans doute, de privilégier l’action unitaire. 

Globalement, leurs revendications, comme c’est souvent le cas, s’articulent autour de l’amélioration de leurs conditions de travail pédagogiques, mais également socioéconomiques, particulièrement dans la conjoncture actuelle marquée par une dégradation sans précédent du pouvoir d’achat et la descente aux enfers des catégories sociales les plus précarisées. Il est question aussi des libertés syndicales. Cette protestation annoncée, du reste prévisible, dans un secteur fortement impacté par la pandémie, en proie en permanence à des conflits sociaux et otage de considérations idéologiques, tombe a priori comme un cheveu sur la soupe pour les autorités, a fortiori à un mois des élections locales. 

Attaché au maintien d’une apparente paix sociale obtenue par l’étouffement de la vie publique, politique et associative, comme vient de l’apprendre à ses dépens l’association RAJ, un verrouillage tous azimuts, sur fond de traque de tous les empêcheurs de tourner en rond, le pouvoir ne verrait pas d’un bon œil l’ouverture d’un foyer de contestation dans un secteur si sensible, disposant d’une armée d’employés. D’autant que l’action annoncée intervient dans un contexte de statu quo mortifère, un moral des ménages en berne, la recrudescence inquiétante du phénomène de la harga, une dégradation insoutenable du pouvoir d’achat, un étouffement des libertés et l’explosion du chômage. 

Ce qui pourrait lui conférer une dimension qui pourrait même échapper aux syndicats. C’est probablement cette hantise qui semble avoir contraint le ministre à convier 26 syndicats au dialogue, histoire peut-être d’éteindre un feu qui couve. Réussira-t-il le pari de convaincre les syndicats à surseoir à leur action ? La mission n’est guère aisée au regard des doléances soulevées. Mais, il est entendu que les syndicats ne se contenteront pas des solutions de replâtrage et ne lâcheront pas la proie pour l’ombre. L’école, comme d’autres secteurs, ont bien plus besoin d’une réforme profonde, d’une vision stratégique et prospective fondée sur une volonté politique que de solutions conjoncturelles, celles-là mêmes qui alimentent la récurrence de la crise. ■

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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