L’Algérie profonde OUED GHIR (BÉJAÏA)

Couverture sanitaire insuffisante

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SYPHAX M. Publié 13 Mars 2022 à 09:32

La polyclinique Dr Ahmed-Benabid d’Oued Ghir, seule polyclinique implantée au chef-lieu communal. © D.R
La polyclinique Dr Ahmed-Benabid d’Oued Ghir, seule polyclinique implantée au chef-lieu communal. © D.R

Pour l’heure, la commune dispose d’une seule polyclinique implantée au chef-lieu communal et de quelques unités de soins périphériques, alors que sa population ne cesse d’augmenter d’année en année.

Avec l’affectation d’un programme immobilier de près de 20 000 logements toutes formules confondues, dont une partie est toujours en chantier, la commune d’Oued Ghir, à une dizaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, est une mégapole urbaine en devenir. La croissance exponentielle de la courbe de la population, induit des besoins sociaux colossaux, notamment en matière d’infrastructures éducatives et sanitaires. Secteur névralgique s’il en est, la santé demeure, selon l’aveu même d’un responsable de la DSP (direction de la santé et de la population), l’un des maillons faibles du programme d’investissement consentis au profit de cette commune. “L’administration est consciente du retard à rattraper pour être à la hauteur des besoins des usagers de la santé d’Oued Ghir. Dans un proche avenir, cette commune dépassera les 100 000 habitants, d’où la nécessité de construire de nouvelles entités sanitaires. À cet effet, nous projetons d’édifier deux nouvelles polycliniques, que nous tâcherons de concrétiser dans des délais raisonnables”, a affirmé notre interlocuteur, tout en se refusant d’avancer une quelconque échéance quant à la réalisation de ces projets annoncés. Pour l’heure, la commune dispose d’une seule polyclinique implantée au chef-lieu communal et de quelques unités de soins périphériques. 

“Au cours de ces derniers mois, la polyclinique a été renforcée par l’acquisition d’un appareil de radiologie. Néanmoins, des carences sont à combler, notamment l’absence d’un point d’urgence dont nous revendiquons instamment l’ouverture”, a déclaré sur les ondes de la radio locale Amar Mokrani, le P/APC d’Oued Ghir. Ce dernier a déploré le fait que les citoyens de sa commune soient obligés de rallier les villes d’El-Kseur ou de Béjaïa, à chaque fois qu’une urgence médicale survient. Recasé depuis quelques semaines dans un logement public locatif, sis au nouveau pôle urbain d’Ighzer Ouzarif, un père de famille rapporte avoir déjà fait l’amère expérience de ce déficit en couverture sanitaire. “J’ai un parent asthmatique, en proie à des crises nocturnes récurrentes. À chaque fois, je suis astreint à faire le déplacement jusqu’à la polyclinique de Béjaïa pour soulager sa souffrance. Fort heureusement, je suis pourvu d’un moyen de locomotion qui m’est d’un grand secours”, témoigne-t-il. 

“Dès la nuit tombée, il n’y a plus l’ombre d’un toubib ou d’un infirmier à une dizaine de kilomètres à la ronde. Les gens croisent les doigts pour ne pas avoir une urgence sanitaire sur les bras, car le pauvre malade aura tout le temps d’agoniser et même de trépasser avant d’arriver à l’hôpital”, se lamente un autre citoyen du village Amaden. Et à un autre villageois d’abonder dans le même sens : “Nous avons déjà eu des cas de décès au cours d’une évacuation de nuit. Par élan de solidarité, les gens ne rechignent pas à transporter un parent, un voisin ou une connaissance quelconque vers l’hôpital, en empruntant parfois des pistes improbables à leurs risques et périls. Pourtant, la solution est toute simple ; il suffit d’affecter un médecin pour assurer une astreinte permanente à la polyclinique.” 

D’aucuns parmi les citoyens d’Oued Ghir se disent révulsés d’en être encore à quêter une hypothétique accessibilité aux soins, pendant qu’ailleurs, l’heure est à l’amélioration de la qualité de la prise en charge. “Nous sommes marginalisés par les pouvoirs publics, en nous privant des moyens les plus basiques. Nos villages, parmi les plus éloignés comme Taourirt Larbaâ sont confrontés à un véritable désert sanitaire. Pour le moindre bobo, une injection ou un pansement, ils doivent faire une trotte de plusieurs kilomètres. La santé de proximité, qu’on prétend vouloir promouvoir, reste un vœu pieux”, dispose un retraité du village Ibourassen, à proximité de la RN 9.

 


SYPHAX M. 

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