L’Algérie profonde Mascara

Situation préoccupante du secteur des transports

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A. B. Publié 14 Février 2022 à 09:52

La situation de la gare routière de la ville de Mascara a été jugée complexe.  © D.R
La situation de la gare routière de la ville de Mascara a été jugée complexe. © D.R

Avec sa situation géographique, la wilaya de Mascara constitue un véritable carrefour qui peut faire d’elle un hub vers lequel convergeront les voyageurs venant ou se rendant aux wilayas d’Oran, de Mostaganem, de Saïda, de Tiaret, de Sidi Bel-Abbès et de Relizane. 

Le secteur des transports vit une situation inquiétante à Mascara, où le nouveau directeur de wilaya, Khaled Talha, récemment installé, avoue que tout ou presque est quasiment à revoir pour sortir de la crise, à commencer par l’administration elle-même. “Le secteur est au stade du diagnostic d’une situation qui est jugée catastrophique à certains niveaux”, affirme-t-il lors d’un premier contact avec la presse locale. “Nous sommes en train d’assainir, en premier lieu, au niveau de l’administration, avant d’entamer les démarches nécessaires afin de redresser la situation sur le terrain, où beaucoup reste à faire”, enchaîne-t-il, expliquant que “pour remettre le train sur rail, cela nécessite de la mobilisation et de la patience”.

Parallèlement, les moyens de transport dans certaines localités qui étaient dans le besoin ont été renforcés par l’ouverture de nouveaux moyens de locomotions et de nouvelles dessertes, a-t-il déclaré. “Pour cette opération, qualifiée d’urgence, nous avons entrepris de renforcer le parc existant, par l’octroi de 255 lignes de taxis pour les grandes agglomérations, dont 50 pour Mohamadia, 165 pour Mascara, 20 pour Sig, 20 pour Tighennif”, a-t-il souligné, ajoutant que “en inter-communal, 46 lignes ont été dégagées, dont 10 pour Mascara, 10 pour Mohamadia, 10 pour Tighennif, 10 pour Sig et 06 pour Khalouia. Tout comme il est prévu le renforcement de 80 lignes de taxis pour le collectif, 20 pour Mamounia, 20 pour Selatna, 20 pour El Keurt et 20 pour le village agricole Nouari Hamou”. Les zones d’ombres sont également concernées par ce plan d’urgence, avec l’ouverture de nouvelles lignes.

“Concernant le transport public, une étude est en cour pour l’ouverture de lignes afin de faire sortir les citoyens de l’isolement où ils sont otages des transporteurs qui exercent clandestinement”, a-t-il encore insisté. La situation de la gare routière de la ville de Mascara a été également évoquée par M. Talha qui l’a jugée plus complexe. “Le gérant ne respecte toujours pas les cahiers de charges signés avec l’APC. La gare routière qui est une infrastructure aux conceptions d’un marché des fruits et légumes (ex-Cofel), transformé pour la circonstance pour servir de gare routière, ne peut répondre aux normes d’une gare routière”, a-t-il reconnu, même si “certaines commodités peuvent être offertes aux voyageurs tel que les abris bus, les bancs, l’eau, les sanitaires, la sécurité, l’éclairage, la peinture des lieux et autres”. Mais, aucune amélioration n’est enregistrée alors que contrat tire déjà à sa fin, a-t-il fait remarquer.

À ce titre, force est de constater en effet que si la wilaya de Mascara est dotée des infrastructures liées au transport en nombre suffisant, des réserves sont émises quant à la qualité des prestations de services, à l’abandon ou l’absence des activités. Avec sa situation géographique, la wilaya de Mascara constitue un véritable carrefour qui peut faire d’elle un hub vers lequel convergeront les voyageurs venant ou se rendant aux wilayas d’Oran, de Mostaganem, de Saïda, de Tiaret, de Sidi Bel-Abbès et de Relizane. Elle est accessible via tous les modes de transport, routier, ferroviaire et aérien même si l’usage du train est limité au transport des marchandises et de l’aérien qui est suspendu pour des raisons économiques. 

Quid du transport aérien et ferroviaire ?
Dans un passé récent, le train sifflait et s’arrêtait à hauteur de toutes les gares qu’il traversait afin de permettre aux voyageurs de monter ou de descendre, car la wilaya était bien desservie avec une ligne ferroviaire reliant Mohammadia à Bechar et transitant par les communes de Hacine, Bouhanifia, Tizi et Oued Taria. De toutes ces gares, seule celle de Mohammadia est opérationnelle car située sur l’axe Alger-Oran-Alger. Toutes les autres se trouvent dans une dégradation totale car abandonnées. Les chefs des gares, les agents dont les gardes barrières, les poseurs des traverses et des rails, tout comme les ouvriers chargés de l’entretien des voies ferrées ne sont plus en fonction. Dans le même contexte, la wilaya de Mascara a bénéficié d’une infrastructure relative au trafic aérien avec la réalisation d’un aéroport à Ghriss, distant d’une vingtaine de kilomètres du chef-lieu et qui a été inauguré en 1985.

Après quelques années de service, caractérisées par une desserte hebdomadaire Ghriss - Alger - Ghriss par Fokker, l’aéroport a cessé ses activités, car cette opération a été jugée peu rentable. Dès lors des voix se sont élevées condamnant cette fermeture. Face à la pression des citoyens, l’activité de l’aéroport a repris avec une modification du plan de l’itinéraire puisqu’un vol hebdomadaire Alger-Tiaret-Alger a été programmé avec une escale à Mascara. Mais ce nouveau plan a été lui aussi de courte durée. 

 


A. B.

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