L’International Ils rejettent la consultation organisée par Kaïs Saïed

Les Tunisiens de nouveau dans la rue

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Lyes MENACER Publié 20 Mars 2022 à 19:51

Des manifestants défilent contre le président tunisien Kaïs Saïed, le 20 mars 2022 à Tunis. © D. R.
Des manifestants défilent contre le président tunisien Kaïs Saïed, le 20 mars 2022 à Tunis. © D. R.

La consultation électronique lancée le 15 janvier par le président Saïed enregistrait hier, à quelques heures de sa clôture seulement 508 000 participants, soit moins de 10% du corps électoral (de 7,07 millions), selon les statistiques officielles.

Les Tunisiens sont sortis de nouveau dans la rue, hier, pour protester contre la mainmise du président Kaïs Saïed sur le pouvoir, écrasant toute opposition et tentant aussi d’étouffer la voix de la presse.

En effet, plus de 2 000 personnes ont marché à Tunis, en réaction aux dernières consultations que M. Saïed a organisées sur internet en prévision de la réforme politique qu’il propose, notamment l’amendement de la Constitution de 2014, ce qui lui ouvrira la route pour le retour à un régime présidentiel, source de l’ancienne dictature dirigée par le défunt président Zine El-Abidine Ben Ali. 

“À bas le coup d’État !”, “Le peuple veut écarter le président”, “Non à la consultation !”, ont scandé les manifestants rassemblés à l'appel du mouvement Citoyens contre le coup d'Etat et du parti islamo-conservateur Ennahdha, selon des journalistes de l'AFP sur place. 

Cette nouvelle manifestation coïncide avec la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance de la Tunisie. 

La manifestation a démarré à partir de la place Bab Saâdoun dans le but de rejoindre le siège du Parlement, place du Bardo, mais l’important dispositif sécuritaire déployé depuis les premières heures de la matinée les a contraints de s’arrêter quelques mètres plus loin.

Depuis le 25 juillet dernier, la Tunisie est entrée dans une phase délicate, marquée par une crise politique qui semble s’inscrire dans la durée. 

Le président tunisien avait profité de la guéguerre opposant les partis politiques au Parlement pour annoncer le gel de l’activité de cette institution, mais il a également limogé le gouvernement de Hichem Mechichi.

Il s’est ainsi arrogé tous les pouvoirs et décrété l’état d’exception qui lui permet de légiférer par ordonnance et de faire passer toutes les mesures qui pouvaient faire l’objet de contestation de la part des partis politiques ou de la rue. 

“Nous n'accepterons pas les résultats de la consultation, cette arnaque contre le peuple”, a lancé à la foule Samira Chaouachi, vice-présidente de l'Assemblée des représentants du peuple.

À quelques heures de sa clôture hier, la consultation électronique lancée le 15 janvier par le Président enregistrait quelque 508 000 participants, soit moins de 10% du corps électoral (de 7,07 millions), selon les statistiques officielles.

Les réponses doivent servir de base à des réformes politiques qui seront élaborées par une commission d'experts nommée par le Président.

Un référendum doit ensuite être organisé en juillet sur des amendements à la Constitution que M. Saïed veut rendre plus “présidentielle”, avant de nouvelles élections législatives prévues mi-décembre. 

“Nos condoléances pour la consultation, président Saïed”, ont scandé les manifestants pour se moquer de la faible participation. Le chef de l’état a imputé l'insuccès de son vaste sondage à des “obstacles techniques” et “des tentatives de l'ancien système de faire avorter cette expérience”, en allusion à Ennahdha.

Les manifestants ont aussi réclamé la libération de l'ancien bâtonnier de l'Ordre des avocats, Abderrazek Kilani, arrêté début mars sur ordre de la justice militaire pour “trouble de l'ordre public dans l'intention de s'opposer à l'application de la loi”.

Figure respectée en Tunisie, M. Kilani est membre du comité de défense du n°2 d'Ennahdha, Noureddine Bhiri, poursuivi lui aussi par la justice.
 

Lyès MENACER/Agences


 

 

 

 

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