Abdelali Koudid, directeur de la culture de la wilaya, a indiqué qu’on continue de construire des édifice culturels et artistiques à l’échelle nationale, mais le problème réside dans le fait qu’on n’a pas encore réussi à les faire fonctionner de manière judicieuse à travers un projet culturel.
La maison de la culture et le complexe culturel de Aïn Témouchent ont abrité, durant deux jours (mercredi et jeudi), le Forum national de l’investissement des professions culturelles et artistiques (Fipcaat). L’évènement a regroupé un grand nombre de participants, notamment des jeunes porteurs de projet dans le domaine qui ont saisi cette opportunité pour exhiber leur talent. Ce fut aussi l’occasion pour les organismes accompagnateurs et pourvoyeurs de fonds tels que les banques, les services fiscaux, des professeurs universitaires spécialistes, des chercheurs et des dispositifs de soutien, dont le fonds de soutien aux idées créatrices de projets culturels, pour en faire un objet d’investissement, informer les concernés sur les avantages accordés aux startup ainsi que le mode utilisé dans le système de sponsoring.
Lors de son intervention au tout début des travaux de ce forum, Abdelali Koudid, directeur de la culture de la wilaya de Aïn Témouchent, a mis en exergue les efforts consentis par les pouvoirs publics dans l’appui et le soutien dans le domaine de l’investissement pour la culture et l’information à travers la promulgation des lois qui facilitent l’accès dans le monde de l’économie culturelle. “Actuellement, les textes se trouvent au niveau du secrétariat du gouvernement, dont la loi sur le cinéma, la loi sur l’audiovisuel et bien d’autres qui permettent d’entrer de plain pied dans le monde de l’économie culturelle”, a-t-il affirmé, soulignant que “l’idée de l’organisation de ce forum est le premier maillon d’une longue chaine de cette sensibilisation sur l’importance de l’économie culturelle”.
De son côté, Dr Mourad Benosmane, professeur universitaire, directeur de la Maison de l’entrepreneuriat et détenteur de nombreux brevets d’invention, a axé son intervention sur la méthode employée dans la concrétisation d’idées avec succès. Après l’exposition d’une série de projets culturels réussis présentés par leurs concepteurs, les travaux du forum se sont poursuivis dans l’après-midi de mercredi et toute la journée de jeudi sous forme d’ateliers avec la participation de pas moins de quatre bureaux d’études artistiques dont Arcad, le bureau 3A, le bureau El-Feth ainsi que le CAD, animé par l’architecte Khelifa Mohamed. Celui-ci a abordé la problématique de l’architecture maritime qui n’arrive pas à se développer au niveau national et pas uniquement à Aïn Témouchent, et ce, en réponse à une préoccupation soulevée par l’assistance, tout en espérant qu’elle trouvera écho auprès des pouvoirs publics, en particulier les responsables du secteur concerné qui devront engager une réflexion pour développer cette architecture maritime, qui fait partie des objectifs de ce forum, en faisant appel aux startup.
Le représentant du bureau national d’architecture CAD a été interpellé par un intervenant sur le sort réservé au vieux bâti de la ville d’Oran. “Tout ce que je sais c’est qu’il y a un travail et une réflexion qui sont prévus à cet effet et qui sont menés par des universitaires pour prendre en charge la restauration du vieux bâti, particulièrement du côté de l’ancienne ville, qui comprend le quartier de Sidi Lahouari dont j’ignore le contenu”, a-t-il expliqué.
D’autres ont abordé le volet relatif au phénomène des édifices culturels et artistiques qui trouvent du mal à attirer le public. “Dans le passé, les responsables de ce secteur ont dressé un bilan d’échec concernant les musées. On a construit des musées, on a investi pour finalement avoir un édifice non fonctionnel. C’est pourquoi il y a eu une prise de conscience depuis déjà plus de six ans, qui a donné lieu à l’élaboration d’un cahier des charges au niveau national, qui dépendra du projet scientifique”, a-t-il expliqué. Abondant dans le même sens, Abdelali Koudid, directeur de la culture de la wilaya a indiqué qu’ “il est vrai qu’on continue de construire des édifice culturels et artistiques à l’échelle nationale, sauf que le problème réside dans le fait qu’on n’a pas encore réussi à les faire fonctionner de manière judicieuse à travers un projet culturel d’une société.
Car il faut être persuadé que la culture est un produit d’une société et non celui d’une administration, d’un espace ou d’une bâtisse”. “À qui incombe cette absence d’engouement du public ? Est-ce à la bâtisse, la construction ? Le problème est général et plus profond qu’on le pense. Il réside en fait dans l’absence d’une culture réelle. Il faut que la société accepte, accompagne et s’implique dans des projets culturels. Il faudrait commencer par inculquer cette culture chez les élèves du primaire qui devront savoir qu’est-ce qu’une salle de cinéma, un théâtre ou un musée, comme ce fut le cas jadis. C’est une question de demande face à l’offre”, a-t-il précisé, convaincu que la participation de la société civile est primordiale.
M. LARADJ