En Algérie, l’incidence de la maladie sournoise (type 1) chez l’enfant est estimée à 30 pour 100 000 personnes.
L’Algérie enregistre depuis quelques années une augmentation inquiétante du nombre d’enfants atteints de diabète. En effet, selon le registre d’Oran, le seul en Algérie, l’incidence de la maladie sournoise (type 1) chez l’enfant est estimée à 30 pour 100 000 personnes, ce qui place l’Algérie au top 5 des pays les plus touchés par la maladie. Sur un autre volet, le Pr Belkacem Bioud, médecin chef du service de pédiatrie du CHU Saadna-Mohamed Abdenour de Sétif, a révélé que 25% des enfants diabétiques sont âgés entre 0 et 4 ans.
Dans l’attente d’instaurer un registre du diabète chez l’enfant dans la wilaya de Sétif, notre interlocuteur a rappelé que l’étude datant de 2013 a laissé apparaître une incidence estimée à 19,26 pour 100 000 enfants. À cet effet, et dans le cadre de la prise en charge et de la prévention de la maladie, le service de pédiatrie de Sétif, qui s’occupe de plusieurs dizaines de patients de la wilaya de Sétif et des wilayas limitrophes, a célébré, hier, la Journée mondiale du diabète. Rehaussées par la présence du directeur de la santé et de la population de la wilaya, les activités ont connu une participation massive des enfants diabétiques et de leurs parents.
À cet effet, il a été procédé à l’installation de chapiteaux dans la cour du pôle pédiatrique Derradji-Bouattoura où des équipes pluridisciplinaires formées essentiellement de médecins spécialistes, paramédicaux, diététiciennes, psychologues et orthophonistes ont expliqué aux patients et aux parents comment faire face à la maladie et éviter ou, du moins, limiter ses complications.
Les parents ont, par ailleurs, émis le vœu de l’adoption par les autorités sanitaires du moniteur de contrôle de glycémie en continu, afin d’éviter aux enfants un grand nombre d’injections par jour. “Un nourrisson ou un enfant diabétique est obligé de faire plusieurs injections par jour. Entre 10 et 13 injections entre insuline et contrôle. C’est énorme !”, a souligné le Dr Nawel Dridj, maître assistante à l’unité de diabète du pôle pédiatrique. De son côté, le Pr Bioud, médecin chef, a rappelé l’importance de l’éducation thérapeutique, l’importance d’une bonne diététique, ainsi que la prise en charge psychologique dès l’annonce de la maladie. “L’annonce de la maladie aux parents est une rude épreuve. Les représentations mentales liées au diabète font que les parents n’acceptent pas facilement que leur enfant en soit atteint. C’est pour cela qu’il faut un bon accompagnement pour l’insertion du diabétique, notamment adolescent, dans la vie sociale.
C’est notre rôle, voire notre devoir d’outiller le patient diabétique ainsi que ceux souffrant d’autres pathologies chroniques, pour leur permettre de mieux vivre avec la maladie”, dira le premier responsable du service de pédiatrie.
Pour ce qui est de la sensibilisation, le Dr Dridj a indiqué que “plusieurs facteurs favorisent le diabète : l’antibiothérapie abusive, l’accouchement par césarienne, l’abandon de l’allaitement maternel, l’adoption d’une alimentation malsaine et l’absence d’activité physique”.
En marge des activités scientifiques, il a été procédé à l’organisation d’activités de loisirs et de jeux pour les enfants diabétiques au niveau de l’enceinte de l’établissement où a régné une ambiance bon enfant.
FAOUZI SENOUSSAOUI