Une nouvelle réduction de 50% de l’effectif des salariés de l’usine Renault d’Oued T’lélat se dessine. Après le départ avec indemnités de 476 salariés et le non renouvellement du contrat des 200 travailleurs contractuels, l’usine compte actuellement 500 salariés qui perçoivent 70% du salaire dans le cadre du chômage technique. Il semble, cependant, que la reprise des activités soit de plus en plus hypothétique et que le nombre des employés doit baisser à 250. Ce qui met les travailleurs dans une situation d’incertitude. “Notre avenir est obscur. Les nouvelles se font rares concernant le devenir de l’usine.
Outre le salaire réduit, la pression augmente chaque jour un peu plus”, déplore un salarié. Le personnel dit tout ignorer de la décision prise par Renault à propos du nouveau cahier des charges imposé par le ministère de l’Industrie. Le chômage technique, instauré en mars 2020 et prolongé de deux mois (janvier/février 2021) touche à sa fin sans que les 500 salariés ne sachent à quoi s’en tenir. “Si l’usine venait à fermer, ce serait un énorme gâchis”, se désole un responsable local en rappelant sa localisation stratégique et les atouts offerts.
Victimes d’une situation qu’ils n’ont jamais souhaitée, les ouvriers ont les yeux rivés sur ce que décidera le gouvernement, en espérant une issue favorable à leur usine non sans s’interroger sur le futur de l’industrie automobile ainsi que les centres de formation de Sénia, Arzew et Oued T’lélat qui sont prêts à prendre en charge la formation dans les différentes spécialités de la construction automobile.
En novembre 2020, la direction du constructeur avait convenu avec le syndicat de l’entreprise affilié à l’UGTA de mettre en application un plan social qui prévoyait le licenciement économique de 476 travailleurs, 200 contractuels dont les contrats sont arrivés à terme et le maintien de 500 salariés en chômage technique. Les travailleurs licenciés devaient toucher une indemnité de départ de trois mois de salaires par an pour les opérateurs et un mois et demi par an pour les managers.
Les 500 salariés maintenus en chômage technique, eux, devraient percevoir 70% du salaire jusqu’à la fin de l’année 2020 en attendant la reprise -ou non- de la production de véhicules prévue pour janvier 2021. Relance qui demeure tributaire de l’approbation du nouveau cahier des charges, alors qu’il ne restait à l’usine que 6000 kits à monter, soit trois mois de production assurée.
Au début de 2020, en accord avec le partenaire social, RAP Oued T’lélat avait décidé de mettre ses travailleurs au chômage technique pour une durée de trois mois durant lesquels ils ont perçu 100% du salaire de base le premier mois, 90% le deuxième et 80% le dernier mois. Avec la pandémie de Covid-19 et la suspension de l’importation des kits CKD/SKD, la situation s’était aggravée et la mesure a été reconduite dès mai 2020 pour trois mois supplémentaires à un taux, cette fois-ci, de 70% du salaire de base.
Malgré tout, la population continue d’espérer la fin de la pandémie et la relance de l’usine qui avait permis la création de 2000 emplois directs et indirects et le renforcement de l’industrie automobile. Renault Algérie Production est née en 2014 d’un partenariat entre le groupe Renault, la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et le Fonds national d’investissement (FNI).
NOUREDDINE BENABBOU