Le président de la République vient d’instruire le gouvernement d’interdire l’importation de marbre et de céramique dans leur forme finale. Une décision qui vient soulager les fabricants de ces deux produits qui ont souffert de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19.
Les entreprises productrices de céramique ont perdu 60% de leur chiffre d’affaires, soit l’équivalent de 1,8 milliard de dollars, a estimé Moncef Bouderba, président de l’Association des céramistes algériens (ACA), au cours d’une récente intervention à la Radio nationale.
“Les moyens de transport ont diminué, nos travailleurs n’ont pas eu accès aux unités de production... Mais la situation s’est améliorée dès le mois de juin 2020, puisque les pouvoirs publics nous ont permis de reprendre l’activité et d’approvisionner le marché”, a-t-il avancé.
L’on dénombre plus de 60 unités installées avec une capacité de production de près de 600 millions de m2 qui ont réalisé globalement 2,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires jusqu’à décembre 2019, c’est-à-dire avant la crise sanitaire.
L'année 2019 devait être l'année de la production et de la réduction des importations de marbre et de granit. Cependant, l’avènement de la crise de la Covid-19 a stoppé net cette dynamique. Aujourd’hui, le secteur de la céramique a besoin d’un accompagnement de l’État. “Nous demandons un plan de relance du secteur de l’habitat…”, a souligné le président de l’ACA.
Les grands projets gouvernementaux de logement lancés en 2018 et 2019 doivent prendre le chemin de la relance, a-t-il plaidé. Selon lui, il existe beaucoup d’opportunités pour l’exportation de la céramique algérienne, notamment vers le Moyen-Orient, avec la possibilité d’atteindre jusqu’à 700 millions de dollars d’ici à la fin de l’exercice 2021.
Encore faut-il que les producteurs locaux hissent le niveau de la qualité de leurs produits à travers la qualité de coupe des pierres et leur transformation, afin de répondre dans un premier temps à la demande nationale et, par la suite, pouvoir se tourner vers l'export. Il y a lieu de réussir à convaincre également les opérateurs étrangers à venir investir en Algérie, afin de faire émerger une production locale à forte intégration.
B. K.