Le Premier ministre a annoncé avoir doté la cellule de crise, installée au Palais du gouvernement, d’une unité opérationnelle dans le but de répondre aux besoins des centres hospitaliers en manque cruel d’oxygène. Il décide d’importer 160 000 litres d'oxygène, 10 unités de production et 15 000 extracteurs.
La tension sur l’oxygène dans les centres hospitaliers, particulièrement dans les services recevant les patients infectés par Sars-CoV-2, a atteint son paroxysme, dans le sillage d’un rebond inquiétant des nouvelles contaminations par 24 heures (un pic de 1 927 nouveaux cas et 49 décès).
Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a annoncé, en conséquence, jeudi, une batterie de mesures d’urgence pour assurer la disponibilité de la source vitale de vie.
Il a été décidé d’importer, à brève échéance, 15 000 extracteurs d’oxygène. 1 800 appareils ont déjà été acquis. 2 250 concentrateurs seront réceptionnés entre le 3 et le 5 août. Le reste de la cargaison sera livré graduellement à partir du 10 août.
L’Algérie a commandé, en outre, dix unités de production d’oxygène d’une capacité de 20 000 et 40 000 litres. Elles seront installées dans les grands pôles hospitaliers, afin “d’atténuer la pression qui prévaut actuellement”.
En parallèle, plus de 160 000 litres d'oxygène seront également importés et distribués aux services Covid, auxquels affluent massivement les malades. Le Premier ministre a, également, ordonné l’affectation de structures hôtelières aux patients “afin de mieux les prendre en charge et de leur fournir les quantités d'oxygène nécessaires”.
Le Premier ministre a doté mercredi dernier la cellule de crise, installée au palais du gouvernement, d’une unité opérationnelle, “dans le but de répondre opérationnellement à tous les besoins au niveau des centres hospitaliers”, précise-t-on dans le communiqué du Premier ministère.
Le Premier ministre a motivé la prise de cette mesure par “l'immensité du territoire national” qui, dit-il, “nécessite la mise en place des mécanismes permettant de répondre à tous les besoins en temps opportun”.
Au début de la semaine dernière, le ministre en charge de l’Industrie pharmaceutique avait informé les services des Douanes algériennes que les particuliers ne sont plus soumis, exceptionnellement, à une autorisation préalable de son département ministériel, pour l’importation d’extracteurs d’oxygène.
Il avait, par ailleurs, incité les fournisseurs à augmenter les volumes de production, qui atteignent actuellement la barre de 400 000 litres par jour. Aucune indication n’est, toutefois, donnée sur les besoins quantitatifs de l’oxygène par jour et par ville.
Par ailleurs, M. Benabderrahmane a appelé les citoyens à respecter les mesures de prévention, tout en faisant montre du plus haut degré de conscience et “en évitant les états de panique que certains réseaux sociaux tentent de semer en diffusant des informations fausses et sans fondement” qu'il a qualifiées “d'exploitation des patients et de leurs familles”.
La prévention étant la meilleure parade contre l’aggravation de l’épidémie virale, M. Benabderrahmane recommande aux citoyens de se faire vacciner rapidement et en masse. Depuis l’entame de la campagne vaccinale contre la Covid-19, l’Algérie a réceptionné plus de 9 millions de doses, déclinées sous trois nationalités (le russe Spoutnik V, le dano-britannique AstraZeneca et les deux chinois Sinopharm et Sinovac).
9,2 millions de doses supplémentaires seront acquises au courant du mois d’août et un lot de 5 millions de doses en septembre. À la rentrée prochaine, une unité de production de vaccins, d’une capacité de 2,5 millions de doses, devrait entrer en service.
Souhila H.