“Contrairement à ce qui a été largement partagé sur les réseaux sociaux, les familles hébergées depuis les derniers incendies, à Tizi Ouzou, n’ont pas été sommées de quitter leur lieu hébergement, de nuit, à l’auberge de jeunes d’Aïn El-Hammam”, a rassuré, hier, la direction de cette structure relevant de la jeunesse et des sports.
Cependant, cette dernière confirme qu’un incident s’est produit dans la nuit de jeudi à vendredi, lorsque ces familles ont refusé de libérer la cuisine de l’établissement, afin de préparer des repas chauds à un groupe de jeunes venus passer le week-end dans la région.
“Nous avons demandé calmement à ces familles de libérer les lieux, afin de préparer des repas pour 67 jeunes visiteurs venus de Tlemcen et d’Alger, dans le cadre d’un échange culturel, ce qui a été mal interprété par ces familles qui ont, par la suite, protesté devant la structure”, a expliqué la directrice de l’auberge, Soraya Yacini.
Pour notre interlocutrice, les autorités doivent impérativement trouver une solution à la détresse de ces familles, car elles ne peuvent pas passer le reste de leur vie à l’auberge. “En plus, en tant que structure de jeunesse, on ne peut pas mêler nos activités avec le quotidien de ces familles hébergées depuis août dernier”, a-t-elle affirmé, précisant qu’il reste six familles sur les douze hébergées au tout début de l’évacuation.
“L’auberge est un espace dédié aux activités de jeunesse, et depuis l’installation de ces familles, le centre est bloqué”, a regretté Mme Yacini, considérant qu’il est urgent de les prendre en charge, afin de libérer les activités de l’auberge. “Certes, ces familles sont là dans un cadre humanitaire, mais cela ne doit pas perdurer, d’autant plus qu’elles vivent dans la précarité”, a-t-elle estimé.
Pour rappel, le wali de Tizi Ouzou, Djillali Doumi, avait qualifié ces familles de “faux sinistrés”. S’exprimant à l'occasion d'une session extraordinaire de l'APW, Djillali Doumi a indiqué que “sur les 16 familles recasées dans l'auberge de jeunes d’Aïn El-Hammam, 7 seulement étaient réellement sinistrées et ont bénéficié de l'aide à l'habitat rural”.
Selon nos informations, la non-prise en charge de ces six familles par les autorités serait liée au fait qu’elles étaient locataires et non-propriétaires de leurs maisons ravagées par les flammes au moment des faits. Mais cette raison suffit-elle à abandonner ces familles dans une auberge avec le risque encouru de se retrouver dehors à tout moment ?
K. TIGHILT