Le RCD et le FFS ont tenu à réagir suite à l’assassinat de Djamel Bensmaïl survenu mercredi dernier à Larbâa Nath Irathen, wilaya de Tizi Ouzou. Dans une déclaration rendue publique hier, le parti de Mohcine Belabbas dénonce le lynchage à mort du jeune homme, un crime qu’“aucune raison, absolument aucune, ne peut justifier”, qualifié d’“exécrable” provoquant “un traumatisme national”. Quelques heures plus tôt, le FFS avait également dénoncé “avec force” cet acte qualifié de “barbare” et “criminel”, indiquant que ce comportement est un “acte isolé” étranger aux “valeurs d'amour, de fraternité et de solidarité”, base de la société algérienne.
Les deux formations politiques tiennent à présenter leurs condoléances à la famille du défunt en les assurant de leur entière solidarité. Ainsi, le RCD s’incline devant la mémoire du supplicié et salue la dignité, malgré la douleur, de la famille du défunt. Le FFS l’assure, quant à lui, de son entière solidarité. Sur un autre plan, le RCD salue aussi “la mémoire de ceux qui ont perdu la vie lors de cette tragédie”, renouvelant “ses hommages à tous les citoyens et à toutes les organisations qui se sont mobilisés pour sauver des vies humaines et venir en aide aux personnes en détresse”, en référence à l’incroyable esprit de solidarité dont a fait preuve le pays.
Le communiqué du RCD pose ensuite une série de questions sur les tenants et les aboutissants de cette affaire avec, comme toile de fond, l’annonce officielle de l’ouverture d’une enquête sur cette affaire. En effet, il explique que le contenu du communiqué du procureur de la République près le tribunal de Larbâa Nath Irathen “pose problème” puisque entérinant “des faits non avérés et disculpe les services de sécurité de toute responsabilité”. Une conclusion qui “est une aberration à ce stade de l’enquête”, ajoute la même source d’information. Le parti rappelle les circonstances qui ont précédé cette tragédie qui se sont cristallisées, la matinée du jour du drame, dans “des rumeurs colportées à grande échelle faisant état de la présence de voitures sans immatriculation qui sillonnent les routes transportant des équipes d’incendiaires”.
Il affirme que ce “climat de tension” suscité par ces rumeurs “ne pouvait échapper aux services de sécurité”. La thèse officielle de “l’existence de bandes criminelles qui voudraient, par ces actes, déstabiliser le pays” a donné du crédit aux rumeurs sur des incendiaires motorisés, selon le RCD. De son côté, le FFS n'exclut pas “la planification de ce crime odieux” par les “fomenteurs de plans ignobles” pour briser l'élan de solidarité nationale envers la wilaya de Tizi Ouzou, où les bienfaiteurs ont été accueillis dans un “esprit de fraternité entre les enfants d'un seul peuple”.
Il appelle, tout comme le RCD, à la “retenue” et à la “vigilance”, et à ne pas se laisser entraîner par les “rumeurs”. Le communiqué du RCD s’interroge aussi sur l’identité de la partie “organisée et préparée” à l’origine de ces incendies en demandant “qui a désigné Djamel et ses camarades comme suspects”, exigeant une “commission d’enquête qui doit être indépendante et transparente, impartiale et ouverte aux experts pour parvenir à la vérité et à la justice”.
SAïD OUSSAD