“Fruit de nombreuses rencontres-débats tenues depuis 2019, cette proposition se veut une traduction des aspirations légitimes de la mobilisation citoyenne”, précisent les auteurs de la déclaration.
En ce 3e anniversaire du Hirak, des acteurs connus pour leur engagement en faveur de la démocratie et de la citoyenneté ont pris sur eux de lancer une nouvelle initiative politique consistant en la création d’un “pacte pour la mobilisation démocratique” qui vise à fédérer les énergies autour d’un smig républicain à même de rencontrer l’adhésion d’un grand nombre d’Algériens.
Objectif proclamé : la réalisation de la transition démocratique tant réclamée par de nombreux citoyens et militants engagés corps et âme dans le Hirak. “Cette déclaration est une proposition soumise au débat public dans le but de parvenir à un ‘pacte pour la mobilisation démocratique’.
Ce pacte aspire à montrer que les millions d’Algériennes et d’Algériens qui exigent pacifiquement la fin du système politique autoritaire actuel et l’édification d’un État de droit démocratique et social, à caractère civil, sont unis par des principes communs, quelles que soient les circonstances”, explique-t-on dans une déclaration rendue publique hier.
Cette déclaration a déjà recueilli la signature de grosses pointures de la vie publique nationale telles que l’avocat Mustapha Bouchachi, l’infatigable avocate et militante Zoubida Assoul, le professeur d’université Lahouari Addi, le sociologue Nacer Djabi, le physicien Noureddine Melikechi, les politologues Hasni Abidi et Mohammed Hennad, l’industriel Slim Othmani, le professeur Madjid Bencheikh, le président de la Laddh Noureddine Benissad, le professeur Kamel Bouzid, le vice-président de la Laddh (aile Hocine Zehouane) Saïd Salhi, le président de l’association dissoute RAJ Abdelouahab Fersaoui, etc.
“Fruit de nombreuses rencontres-débats tenues depuis 2019, cette proposition se veut une traduction des aspirations légitimes de la mobilisation citoyenne. L’arrêt des manifestations en raison de la pandémie et de la répression qui criminalisent l’activité politique de l’opposition ne signifie ni l’arrêt ni l’échec du Hirak”, précisent les auteurs de la déclaration.
Face à la gravité de la situation dans laquelle, selon eux, se trouve actuellement le pays, marquée par une conjoncture socioéconomique qui “se dégrade dangereusement”, un affaiblissement des institutions de l’État et “un recul sans précédent” des libertés fondamentales, les auteurs de la déclaration estiment qu’“une transition démocratique est plus que jamais nécessaire”.
“Le caractère pacifique du Hirak invite au dialogue et à une solution politique. C’est pourquoi cette ‘déclaration’ plaide pour une transition démocratique, indépendante et négociée qui réalise les revendications portées par le mouvement populaire”, soutiennent-ils.
Une solution politique qui, selon eux, “ne doit se résumer ni à de simples consultations ni à une énième manœuvre de cooptation” et dont la mise en œuvre doit être précédée par l’“apaisement du climat politique”.
Aussi, ils exigent “la libération immédiate et inconditionnelle des détenus d’opinion et leur réhabilitation pleine et entière” ainsi que “l’arrêt des pratiques répressives et liberticides et la fin de l’instrumentalisation de la justice” et “la suppression de toutes les normes juridiques liberticides, notamment les dispositions relatives au terrorisme, et la conformité de ces normes aux conventions internationales de protection des droits humains ratifiées par l’Algérie, dont la Déclaration universelle des droits de l’Homme”.
Dans le but de ratisser large, les acteurs à l’origine de cette énième initiative ont mis en avant trois grands postulats à même d’être acceptés par un grand nombre de militants : le principe de la légitimité populaire et de l’État de droit démocratique et social ; le principe de la voie pacifique et enfin le principe de l’unité dans la pluralité.
Selon eux, des rencontres et des débats seront organisés ultérieurement pour élaborer le contenu du futur pacte démocratique.
A. Chih