Le problème de mobilisation des doses de vaccins anti-Covid ne risque pas dorénavant de se reproduire dans les centres de vaccination, puisque des lots importants de sérum seront réceptionnés dès demain lundi.
“à partir de juin, soit dans deux jours, des quantités conséquentes du vaccin contre le coronavirus nous seront régulièrement livrées, plusieurs cargaisons seront réceptionnées chaque mois. Des quotas seront livrés, sans interruption, en juin, juillet, août jusqu’au mois de décembre prochain pour atteindre l’objectif assigné : la vaccination des 70% de la population cible. Il s’agit des quantités contractées dans le cadre du système onusien dit Covax ainsi que dans le cadre des achats bilatéraux. Les prochaines livraisons seront par conséquent à la hauteur de nos espérances”, a assuré à Liberté le Pr Hadjoudj en charge du dossier des vaccins au département d’Abderrahmane Benbouzid. Les derniers chiffres disponibles et consolidés au ministère de la Santé suggèrent que la pénurie des sérums anti-Covid désormais s’apparente aux vagues épidémiques qui sont dernière nous.
Les 8 000 centres retenus pour la vaccination des 20 millions d’Algériens seront continuellement dotés des traitements en question. “Il y a lieu de savoir, à ce titre, que l’Algérie a réceptionné du 31 janvier jusqu’au 29 mai une quantité de deux millions de doses de trois vaccins, l’AstraZeneca, le Sputnik V, et le Sinovac. En y ajoutant l’arrivage de ce lundi 31 mai, on aura réceptionné au total 2,5 millions unités. Alors qu’il est attendu durant le mois de juin qu’on réceptionne d’autres lots supplémentaires d’anti-Covid estimés à 3 millions. Au total, l’Algérie aura acquis d’ici la mi-juin quelques 5,5 millions unités. Il ne faut pas perdre de vue dans le même registre l’allocation supplémentaire prévue dans le cadre de Covax estimée à 758 000 doses d’AstraZeneca dont la livraison est prévue à partir de la 3e semaine du mois de juin. Suivant cette cadence, on réceptionnera les 12 millions de doses prévues dans le cadre de Covax dans les délais impartis avant le 31 décembre”, a indiqué notre source.
Il importe de rappeler au passage qu’il y a une variété de sérums qui vont rentrer dans le portefeuille de Covax, qui a été proposé pour l’Algérie. “Il est fort possible qu’on reçoive prochainement les Jansen & Jansen dont le régime thérapeutique est basé sur une seule dose. Il y a aussi le vaccin Sanofi qui va bientôt marquer son entrée sur le marché mondial”, détaille Mme Hadjoudj. Compte tenu de ces donnes, la campagne de vaccination devrait atteindre sa vitesse de croisière à partir du mois juin. Au rythme des programmes des acquisitions signées et payées rubis sur l’ongle, les autorités sanitaires semblent confiantes pour atteindre l’objectif assigné d’ici la fin de l’année qui est celui de vacciner 70% de la population ciblée, soit 20 millions d’Algériens. Rappelons au passage que les pouvoirs publics ont débloqué dernièrement la coquette somme de plus de 12 milliards de dinars destinés l'achat de vaccins anti-Covid-19.
L’AstraZeneca utilisé dans 135 pays
“L’amélioration des approvisionnements a permis et va encore permettre d’augmenter le nombre d’Algériens à vacciner. Depuis quelques jours, la vaccination s’est accélérée au niveau des EPSP ouverts à cet effet. D’ailleurs, on a commencé à injecter à grande échelle la première dose à toutes les personnes éligibles”, a précisé la DG de la pharmacie avant d’alerter “qu’il n’y a pas lots de vaccins dont la date de péremption est arrivée”. “La date de péremption des quantités qu’on vient de réceptionner est prévue pour le début du mois de septembre. Les stocks sont remarquablement gérés, il n’y a pas lieu de s’alarmer”, assure-t-elle. Pour une meilleure visibilité de la suite de l’opération, Mme Wahiba Hadjoudj n’hésite pas à invoquer les raisons à l’origine des retards cumulés notamment durant les mois de mars et avril.
“La grave crise pandémique qui a frappé New Delhi et les autres villes indiennes nous a doublement pénalisés, d’autant que l’Inde qui reste le premier fournisseur de Covax en vaccins, n’a pas pu honorer ses engagements. Alors le quota de l’Algérie de 1,5 millions d’unités d’AstraZeneca fabriqués en Corée du Sud, a été partagé avec les autres pays qui ont été fortement touchés durant la période de mars et avril”, explique le Pr Hadjoudj, ajoutant que “même dans le cadre bilatéral, les pays producteurs ont priorisé l’Inde et d’autres pays qui faisaient et font face aux dégâts de la nouvelle vague pandémique, et ce, au détriment des contrats d’acquisition payés rubis sur l’ongle par l’Algérie”. Abordant les critères de sélection des vaccins à acquérir, la directrice générale de la pharmacie a rappelé que le choix des sérums a été fait en concertation avec le Comité scientifique. “L’Algérie a opté pour les sérums qui se conservent entre 2 à 8 degrés, en privilégiant les plateformes technologiques classiques qu’on connaît déjà, c’est-à-dire l’inactivé, le vecteur viral. On a inscrit également sur la liste qu’on a envoyée à Covax, le vaccin ARN messenger mais en seconde position. Le mécanisme onusien nous a alors livré des quotas de vaccins en fonction des classements qu’on a fait au préalable”.
S’agissant de la répartition et de l’utilisation des vaccins dans le monde, la directrice centrale n’hésitera pas à souligner que l’AstraZeneca demeure le premier vaccin utilisé dans le monde. “Le sérum britannique est utilisé dans pas moins de 135 pays, suivi de Pfizer/BioNTec, dans 89 pays, le Moderna dans 37 pays, le Sinopharm de Pékin dans 33 pays, le Russe Sputnik V dans 28 pays et le Sinovac dans 23 pays, alors que le Jansen & Jansen est utilisé dans 6 pays, le Sinopharm de Wuhan dans 2 pays seulement”, a relevé la directrice générale. À rappeler enfin que le Covax a été créé pour garantir un accès équitable au vaccin à tous les pays du monde. “Jusque-là pas moins de 145 pays, pauvres, intermédiaires et riches ont bénéficié des quotas de vaccins dans le cadre de Covax. L’on citera l’Afrique du Sud, les Émirats arabes unis, l’Ukraine, le Canada, l’Irlande, la Suisse, etc… Le Covax n’est pas un système dédié seulement aux pays pauvres”, conclut Mme Hadjoudj.
Hanafi H.