Éditorial

Le ressenti et le chiffre brut

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Ali TITOUCHE Publié 10 Avril 2022 à 12:00

Le décret portant révision à la hausse du point indiciaire, considéré comme une des variables calculant la rémunération des fonctionnaires, vient d’être publié au Journal officiel. Il vient renforcer une précédente disposition se rapportant à la baisse des niveaux de l’IRG appliqué aux salaires ; deux mesures, l’une comme l’autre, destinées à améliorer un pouvoir de vivre en perpétuelle érosion. Les petites et moyennes bourses vivent particulièrement mal cette contraction importante de leur pouvoir d’achat.

L’économie nationale a clôturé le mois de février dernier avec une inflation de 7,6% en glissement annuel et une évolution de 9% de l’Indice des prix à la consommation, selon les données de l’ONS. Cette situation de pression inflationniste, alimentée à la fois par des facteurs endogènes et exogènes, ne fait qu’alimenter à son tour cette dégradation ininterrompue du pouvoir d’achat des Algériens.

Source d’une fièvre inflationniste qui ne retombe pas, la hausse des prix des produits alimentaires – agricoles et industriels – grève grandement la trésorerie des ménages, surtout lorsque l’on sait que les dépenses alimentaires, du transport et de la communication totalisent 76,4% de la consommation des ménages. Additionnées aux loyers, ces dépenses ne laissent plus aucune marge de manœuvre aux ménages, dont le reste à vivre se réduit ainsi comme peau de chagrin, une fois les dépenses contraintes payées. Ce pourquoi, quand il s’agit d’inflation et de pouvoir d’achat, le ressenti dépasse souvent la réalité des statistiques brutes que fournissent les organismes publics.

Le pouvoir d’achat se calcule sur la base de deux variables essentielles, à savoir l’évolution des revenus et l’augmentation des prix. Pendant que les salaires étaient en berne, ces dernières années, l’Indice des prix à la consommation évoluait à la hausse, ce qui explique plus clairement le choc de pouvoir de vivre des ménages.

Le portefeuille des Algériens le ressent plutôt à la baisse. Malgré les concessions faites aux salariés, contenues dans la loi de finances 2022, le gros problème des prix persiste et appelle à des mesures à la hauteur des variations ressenties. La régulation des marchés continue à faire défaut – en témoigne le rallye des prix durant ce mois de Ramadhan en dépit d’une offre satisfaisante –, tout comme la lutte contre l’informel qui, de prime abord, participe à alimenter les anticipations inflationnistes et fausse la formation des prix. ■

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00