Ce sera au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), à la Fédération nationale des travailleurs de l’éducation (FNTE) et au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) d’ouvrir le bal des pourparlers avec les partenaires sociaux du secteur à l’invitation du ministère du tutelle.
Un dialogue qui s’étalera sur quelques jours et portera essentiellement sur les mécanismes de révision du statut particulier et sur d’autres questions à caractère socioprofessionnel des différents corps relevant du secteur, comme précisé par le ministère de l’Éducation nationale dans un communiqué publié le 11 mai dernier sur sa page facebook.
À ce propos, Messaoud Boudiba, responsable du Cnapeste, dit demander “des éclaircissements” concernant “le mot révision” avant d’“adhérer ou non à ces changements” que propose le ministère. Contacté hier par nos soins, Boudiba n’y va pas par quatre chemins pour clamer haut et fort que “le statut particulier dans sa version actuelle concernant la partie inhérente aux enseignants est une ligne rouge à ne pas franchir.
S’il y a changement, il devra passer par l’élaboration d’un nouveau statut particulier qui supposera une nouvelle grille des salaires. Cela demandera du temps, mais nous sommes prêts à nous investir sur ce chantier”. Et de conclure que “ce sera au Conseil national qui se tiendra aujourd’hui de trancher toutes ces questions”.
Notre interlocuteur, qui ne comprend pas la logique de “laisser de côté le plus urgent et d’insister sur ce qui peut attendre”, s’insurge contre “toute tentative à même de toucher à la philosophie du statut particulier dans sa formulation actuelle basée sur la promotion conformément au principe des deux voies parallèles, à savoir l’administratif et le pédagogique”.
Il explique que “l’enseignant peut se présenter à un concours pour être censeur ou enseignant principal de manière parallèle. Et s’il veut passer un concours pour être formateur ou directeur, cela restera toujours de manière parallèle. C’est là un acquis qu’il n’est pas question de changer”. Boudiba, qui dit “ne pas être dupe” quant aux intentions du ministère qui, selon lui, “veut gagner du temps”, rappelle qu’“il y a plus urgent que de réviser le statut particulier”.
En ce sens, il ne perd pas de vue les revendications principales communes à tous les syndicats du secteur, à savoir l’amélioration du pouvoir d’achat, et réclame “la réouverture du dossier sur le régime indemnitaire” qui, à son avis, “est la seule réponse à même d’apaiser la colère des travailleurs de l’éducation” exprimée à travers des grèves et des rassemblements, notamment ces derniers jours, perturbant ainsi le fonctionnement des établissements dans les trois paliers de l’enseignement.
Nabila SAÏDOUN