Héliopolis, El Achiq, Ben Badis sont là quelques films dans lesquels a figuré Karim Liazid. Français d’origine algérienne, ce comédien résidant à Paris, n’était nullement prédisposé à embrasser une carrière au cinéma. En effet, après des études en commerce et comptabilité, il travaille comme directeur commercial et finira même par être nommé à la tête d’une entreprise internationale (un groupe franco-libanais), dans la distribution de matériel informatique. Et ce poste de responsabilité, Karim l’exercera à Alger, trois années durant. De retour à Paris, l’ancien DG “prend une décision réfléchie” sur la voie qu’il veut prendre…
À savoir, quitter le monde des affaires pour réaliser sa “passion”, devenir acteur de cinéma. “Conscient des sacrifices que je devais faire pour réaliser ma passion, ce choix n’est qu’une reprise en main de mes rêves d’enfance où j’avais connu le théâtre et la comédie”, confie-t-il. Décrit comme un homme calme et serein, qui a de la “gueule” à l’écran, Karim Liazid décide de quitter sa zone de confort pour tenter sa chance et vivre ses rêves, lui dont les maîtres incontestés sont Robert De Niro, Al Pacino, Daniel Day Lewis, Jean Reno, Alain Delon ou encore Daniel Auteuil. Afin de relever le défi et s’imposer sur la scène artistique, Karim retourne sur les bancs de l’école pour se perfectionner dans l’acting. Il s’inscrit alors aux cours d’art dramatique “Ada Lonati” durant deux ans et “chaque année, je renforce ma formation par divers ateliers de comédien, notamment au Actors natation en 2013”, indique-t-il.
Ces formations lui permettent d’acquérir la technique Sandford Meisner : “Construction du personnage physique et mentale. Travail sur le plateau. Travail d’improvisation. La méthode d'interprétation Sanford Meisner augmente la capacité de l'acteur à paraître convaincant et crédible”. Motivé à connaître les rouages de ce métier, il s’intéresse également à la technique “de Constantin Stanislavski en art dramatique, la méthode préférée des Écoles américaines”. Suite à cet apprentissage, il se lance dans les castings où il décroche en 2014, deux rôles dans les courts métrages Sensorium (sélectionné au Festival de Cannes), de Mustafa Ozgun, et Patte Blanche de Didier Ndenga et Emil Abossolo Mbo. La même année, Karim Liazid coécrit et coréalise avec Quentin Delpuerto, le film court- métrage Jalousie meurtrière dans lequel il campe le rôle principal.
Questionné sur les difficultés à s’imposer dans le cinéma en France, le comédien estime qu’il “n'est pas facile, car la concurrence est très rude. Mais, il y a de la place pour tout le monde ! Par ailleurs, il faut être persévérant et bien évidemment être brillant”. À partir de 2015, le jeune comédien prend son envol et décroche des rôles dans différents longs-métrages et une série télé diffusée sur TV5 Monde. Dès 2017, il se fait connaître par les spectateurs algériens, dans des films tels que Point Zéro de Nassim Boumaiza, Ben Badis de Khatib Bassar, Ben M’hidi de Bachir Derraïs… où il campe principalement le personnage de “Français”, pour son physique typé européen et un bon accent parisien.
Sur son ambition d’embrasser une carrière dans son pays d’origine, Karim espère : “Pourquoi pas si c'est le mektoub ! Mais, comme tout comédien qui maîtrise plusieurs langues, mon objectif est de décrocher un rôle dans un film américain et rien n'est impossible si on s'en donne les moyens !”. Outre les longs-métrages, les téléspectateurs DZ l’ont découvert pendant le Ramadhan dernier, dans le feuilleton drama El-Nafk, qu’il considère comme “une très bonne expérience, un cas d'école. Cela n'a pas été facile tous les jours à cause de la pandémie, mais on a fini le projet et pu le diffuser sur les chaînes nationales”. Si pour le mois sacré 2022, il sera absent du petit écran, Karim Liazid sera à l’affiche prochainement du film Carrousel d’Albert Fautré, sélectionné au Festival du film de Monaco, et est en préparation pour Destin croisé de Ali Ghanem, dans lequel il interprète le personnage d’un journaliste…
H. M.