Dans un bilan annuel rendu public le 2 janvier, le ministère de la Défense nationale a indiqué que 37 terroristes avaient été mis hors d'état de nuire et 108 éléments de soutien arrêtés en 2020. Ce qui dénote de la persistance de la menace terroriste.
Après des mois d’accalmie, l’armée est de nouveau à l’offensive contre ce qui semble être des poches de groupes terroristes. En l’espace de quelques semaines, deux importants ratissages ont été menés respectivement à Jijel et à Tipasa, et ont permis d’éliminer plusieurs terroristes, de récupérer des armes, des munitions, des moyens de communication et des sommes d’argent. Selon le ministère de la Défense nationale, quatre militaires ont également trouvé la mort lors de ces ratissages.
L’attaque anti-terroriste lancée au début du mois en cours dans la wilaya de Tipasa est sans doute l’une des plus importantes qu’a connue le pays depuis de longues années. Après quelques jours de pilonnage et de ratissage, l’armée a réussi à éliminer 6 terroristes. Le bilan est également lourd du côté de l’armée : trois jeunes sous-officiers ont trouvé la mort. L’opération a été tellement importante que le chef d’état-major de l’ANP, Saïd Chanegriha, s’est rendu sur les lieux, dimanche dernier.
Un geste rare de la part du chef militaire. Dans le communiqué rendu public à l’issue de cette virée, le ministère de la Défense nationale a indiqué que Saïd Chanegriha a “félicité” les soldats pour “la réussite de l’opération” anti-terroriste. En dehors des terroristes éliminés, le ministère de la Défense nationale n’a pas donné d’autres détails concernant par exemple d’éventuelles arrestations parmi les membres du groupe terroriste.
Quelques semaines avant cette opération, le ministère de la Défense nationale avait fait part de l’élimination, le 1er décembre, de trois autres terroristes dans la région de Jijel dans une autre intervention contre des groupes terroristes qui écument les maquis de cette région boisée.
Deux des trois terroristes ont été identifiés par l’armée. Il s’agit de Madani Leslous, dit Cheikh Assem Abou Hayan, chef de la région orientale et responsable du comité d’exégèse de la charia, et d’Abdelmadjid Harrida, dit Abou Moussa el-Hassan, chargé de la propagande et de la communication. Selon les données fournies par des sources sécuritaires et médiatiques, les deux djihadistes ont pris les armes dans les années 1990.
Le 16 décembre, l’armée a indiqué avoir capturé, à El-Ancer, dans la wilaya de Jijel, un autre terroriste qui répond au nom d’Abou Dahdah et qui avait rejoint le GIA en 1994.
L’opération a permis notamment de récupérer la somme de 80 000 euros, que le terroriste dit provenir du paiement de la rançon payée pour la libération des otages au Mali en octobre dernier. Une libération qui avait poussé les autorités algériennes à s’en prendre publiquement à des pays qui auraient payé cette rançon.
Surtout que quelques jours après la libération de ces otages, moyennant une somme d’argent, l’un des 200 terroristes libérés a été capturé à Tlemcen. Moustafa Darar a fini par raconter, au journal El Watan, les péripéties de son arrivée au Mali et la manière avec laquelle il a été “libéré” en compagnie d’autres jihadistes.
Dans un bilan annuel rendu public le 2 janvier, le ministère de la Défense nationale a indiqué que 37 terroristes (21 ont été abattus) ont été mis hors d'état de nuire, et 108 éléments de soutien aux groupes terroristes ont été arrêtés par des détachements de l'Armée nationale populaire (ANP), durant l'année 2020. Parmi les terroristes éliminés, 9 ont été capturés et 7 autres se sont rendus aux autorités.
Par ailleurs, l’armée annonce avoir découvert et détruit 251 casemates pour terroristes et saisi 40 pistolets-mitrailleurs, 25 pistolets automatiques et 249 fusils de différents types.
Ali BOUKHLEF