L’Actualité Ahmed Taleb Ibrahimi et Lamine Khene coupés au montage de “L’UGEMA”

Nacer Djabi dénonce une censure

  • Placeholder

Hana MENASRIA Publié 23 Mai 2021 à 09:32

© Archives Liberté
© Archives Liberté

Le sociologue regrette que les témoignages d’Ahmed Taleb Ibrahimi et de Lamine Khene (membres fondateurs de l’Union générale des étudiants musulmans algériens), aient été retirés du documentaire, diffusé vendredi sur l’EPTV. Aussi ne trouve-t-il aucune raison à cette “omission” si ce n’est, probablement, que ces deux personnalités se sont exprimées en arabe uniquement.

Vendredi soir, Canal Algérie a diffusé en “exclusivité”, dans son émission Ciné thématique, le documentaire L’Ugema (l’Union générale des étudiants musulmans algériens) de Mohamed Latrèche, coécrit avec le sociologue Nacer Djabi et produit par Boualem Ziani. Tournée en 2014-2015, cette production revient sur la naissance et le combat des étudiants dans la lutte pour la libération nationale, et ce, à travers des témoignages et anecdotes d’un grand nombre de militants.

Suite à cette avant-première, Nacer Djabi dit avoir été “surpris” de constater que les témoignages de deux protagonistes importants, à savoir Ahmed Taleb Ibrahimi et Lamine Khene ont été retirés du documentaire. Dans une précision adressée à notre rédaction, le sociologue regrette “avoir constaté, après le visionnage du film, que ces deux personnalités ont été occultées, alors qu’elles ont contribué à la création de cette union”.

À ce propos, l’auteur indique avoir réalisé pour les besoins de ce documentaire, un entretien de deux heures avec Ahmed Taleb Ibrahimi dans son domicile algérois, “mais aucune séquence n’a été retenue !”

C’est le cas également de “Lamine Khene, personnage clé dans ce travail documentaire,” qui ne figure pas, alors qu’il “avait présidé la réunion durant laquelle a été annoncée la tenue de la grève du 19 mai 1956”. Au sujet de ces séquences “omises”, Djabi ne veut pas parler de censure, mais la seule explication trouvée par le coscénariste est que les deux concernés ont été “coupés” au montage, car “ils avaient choisi de s’exprimer exclusivement en langue arabe” contrairement aux autres interviewés.

“Avec le producteur et le réalisateur, nous avions convenu de laisser les protagonistes s’exprimer librement dans la langue de leur choix, et d’appuyer leurs propos par des sous-titrages dans les deux langues”, a-t-il précisé. Tout en martelant : “Certes le réalisateur a tous les droits sur son film. Mais, il est inadmissible artistiquement et politiquement, d’occulter deux personnalités de premier plan dans la création de l’Ugema, pour s’être exprimées en arabe !” 

Sur cette démarche, il a tenu à rappeler que cette production est un travail sur l’histoire algérienne qui vise une jeunesse, dont la majorité ne maîtrise pas la langue de Molière. À travers cette précision qui tend à “soulager sa conscience”, Djabi tenait, entre autres, à s’excuser auprès des autres personnalités ayant été zappées sans aucune justification de ce documentaire. Et d’insister sur le fait qu’il “n’est pas responsable de cette situation”. “En attendant, les explications du réalisateur et du producteur.” 

 


H. M.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00