L’Algérie profonde RECASÉES DANS DES LOCAUX COMMERCIAUX À DRAÂ EL-MIZAN

Douze familles à bout de souffle

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Ghilès O. Publié 23 Mars 2022 à 18:43

© D. R.
© D. R.

La situation des douze  familles recasées  dans les locaux commerciaux, situés au contrebas de l’hôpital Krim-Belkacem, à Draâ El-Mizan, au sud-ouest de Tizi Ouzou, ne cesse d’empirer de jour en jour.

En effet, en plus des conditions lamentables dans lesquelles elles vivotent, elles ont été plongées dans le noir le week-end dernier. Selon les occupants de ces locaux, cela est dû au compteur électrique qui a grillé à cause de la surcharge.

“C’est un compteur électrique collectif. Puisque nous n’avons pas de gaz, nous nous chauffons à l’aide d’appareils électriques. C’est pourquoi le compteur est hors d’usage. En plus de l’insécurité qui règne dans cet endroit, nous étions plongés dans le noir. Nous n’avions même pas de bougies. Nos enfants avaient énormément peur qu’ils n’arrivaient plus à dormir”, nous confie Nacer en compagnie d’hommes, de femmes et d’enfants rencontrés, avant-hier, devant le siège de l’APC venus s’adresser au maire et à son exécutif.

“Nous menons une vie difficile dans ces locaux de misère. Toutes les vitres ont volé en éclats quand ces locaux étaient à l’abandon. Il fallait fermer toutes les ouvertures par des bâches en plastique. Nous avons une seule toilette commune. Descendre du deuxième étage jusqu’aux toilettes dans le noir est un risque. En tout cas, nous ne pouvons garder aucune intimité. La vie dans ces garages relève d’un autre âge. Nous sommes au bout du souffle. Nos enfants sont tous malades et nous n'avons pas de moyens pour les soigner”, dit-il, lui qui est à sa cinquième année dans cet endroit dépourvu de toutes les commodités nécessaires à une vie normale. Notre interlocuteur affirme que tous les walis qui ont succédé à la tête de la wilaya de Tizi Ouzou ont été informés de ce problème.

“Presque chaque mois, nous avons un déplacement à la wilaya. Nous avons été reçus à plusieurs reprises. Que des promesses ! Nous ne demandons pas la lune, sauf un toit décent”, s’exclame une dame devant le maire venu recevoir les familles.

Puis, tous ces habitants ont commencé à égrener les misères qu’ils endurent dans cet immeuble de locaux commerciaux destinés initialement aux chômeurs. Finalement, une solution au problème de l’électricité a été trouvée.

Le maire et son exécutif ont réglé la somme de 40 millions de centimes pour que le courant électrique soit rétabli dans ces locaux. En fin de journée, les équipes de la Sonelgaz se sont déplacées sur le lieu pour placer les compteurs électriques.

“S’il est vrai que le nouveau maire nous a écoutés, l’assemblée sortante nous a délaissés. Nous espérons que nos noms figureront sur la liste de logements attendus dans les prochains jours. C’est notre dernière chance, parce qu’il y a encore 280 logements non encore attribués au pôle urbain de 1000 logements sociaux”, souhaite, pour sa part, Farès, un autre recasé dans ce site qui se demande à quand alors la fin du calvaire de ces familles.

En tout cas, la pression sur le logement social est telle que le souhait de ces familles risque de ne pas être exaucé quand on sait que plus de 4000 demandes sont en attente de satisfaction dans cette localité.
 

O. Ghilès

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