L’Actualité ACCUSÉS D’ABUS DE POUVOIR ET DE CORRUPTION

10 ans de prison ferme requis contre trois anciens ministres

  • Placeholder

Ali BOUKHLEF Publié 08 Mars 2022 à 22:28

Siège du tribunal de Sidi M’hamed. © Archives Liberté
Siège du tribunal de Sidi M’hamed. © Archives Liberté

Au  terme  d’un  procès  marathon  qui   s’est  achevé  hier  à  l’aube, le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed a requis de lourdes peines de prison à l’encontre d’anciens  responsables impliqués dans une affaire d’attribution douteuse de marché public.

Le  représentant  du  parquet a  ainsi  requis 10 ans de  prison ferme à l’encontre d’Amar Ghoul, ministre des Travaux publics de 2002 à 2013. 

La même  peine  a  été  requise  à  l’encontre  de  l’ex-P-DG de l’ETRHB, Ali Haddad, qui  comparaissait  depuis  la  prison  de  Babar, à  Khenchela, d’Abdelkader Ouali, ancien ministre des Travaux publics, et d’Abdelkader Kadi, wali, à l’époque des faits, d’Aïn Defla.

L’ancien directeur des travaux publics de la wilaya d’Aïn Defla, Ali Khelifaoui, encourt, lui aussi, une peine de 8 ans de prison  ferme.  D’autres peines de prison allant de 2 à 7 ans ont  également  été  requises contre  d’anciens responsables du secteur des travaux publics. Outre ces peines de prison, le procureur a requis pour chacun des principaux prévenus une amende de 1 million de dinars. 

La justice reproche aux prévenus d’avoir offert un marché de gré à gré à l’ETRHB Haddad, alors qu’une société  publique, Altro, était  initialement choisie pour l’exécution du projet.

D’une longueur de 9 km, la pénétrante de  Bourached, reliant l’autoroute Est-Ouest à la wilaya d’Aïn Defla, a coûté à l’État 137 millions de centimes. Bien que “sous-traitant”, le groupe Haddad a curieusement empoché quasiment le même montant que l’entreprise de réalisation, la société publique Altro.

“Nous sommes face à un groupement et non à un sous-traitant”, commente un avocat  qui  n’a  pas  compris  ces  liens  entre  ces  deux  sociétés.  Car, initialement, les responsables ont choisi la société publique pour réaliser l’ouvrage. Mais étrangement, et sans le moindre contrat, l’ETRHB s’est retrouvée sur le chantier.

Ce n’est que plusieurs mois après le début des travaux qu’un contrat de sous-traitance a été signé entre Altro et l’ETRHB. 

C’est, d’ailleurs, la raison pour laquelle, le juge  du pôle spécialisé du tribunal de Sidi M’hamed a tenté de comprendre, pour situer les responsabilités dans la décision d’associer le groupe privé à ce projet.

Dans leurs dépositions, les prévenus, dont  seuls  5  sont  en détention (Ali Haddad, Amar Ghoul, Abdelkader Kadi, Abdelkader Ouali et Ali Khelifaoui) ont tous nié les faits. “Je n’ai jamais favorisé l’ETRHB Haddad”, s’est défendu l’ancien ministre des Travaux publics, en tentant de démontrer le nombre de fois où il avait  “refusé”, selon lui, d’accorder des projets à la société des Haddad. 

Des  témoins  “que  rien  ne  réunit”, selon  le  juge, ont  pourtant affirmé, de manière  concordante, avoir  entendu  le  ministre  demander  de  “laisser le groupe Haddad seul” sur le chantier. Cela n’a pas été fait, même si plusieurs années après la fin des travaux, l’entreprise a été “payée” au même titre que la société publique.

Qui en a donné l’ordre ? La justice n’a  pas  répondu  à  la  question. Mais le procureur de la République a chargé les principaux prévenus accusés d’avoir “enfreint la loi” et “abusé de leur fonction”. Ce que les avocats ont récusé. La défense a plaidé “la bonne foi” et l’innocence. Le verdict devrait être rendu la semaine prochaine. 
 

Ali BOUKHLEF

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00