S’exprimant sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale, le Pr Kamel Senhadji, président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire, a indiqué, hier, que tout un dispositif préventif de surveillance sanitaire sera mis en place au niveau des aéroports et d’autres points d’entrée concernés par la mesure présidentielle de réouverture partielle des frontières terrestres et aériennes à partir du 1er juin prochain.
“Il est question, en fait, de mettre en place un dispositif de laboratoires au niveau des aéroports devant assurer l’examen et les analyses des prélèvements pour les tests PCR qui seront effectués sur des voyageurs à destination de l’Algérie.
Ces labos installés dans les aérogares rendront leur verdict en temps réel, et ce, pour se prononcer sur le sort réservé au passager, une entrée normale au pays ou bien transiter par un hôtel de confinement dédié aux passagers confirmés positifs au coronavirus, conformément aux recommandations émises dans ce cadre”, a averti l’invité de l’émission “le Forum de la Une”, tout en insistant sur la réussite de l’opération qui sera menée dans le “strict respect” des mesures préventives contre la Covid-19 émises par le Comité scientifique et approuvées par le chef de l’État.
Ces propos au ton rassurant du Pr Senhadji laissent croire que “des équipes sanitaires techniques sont déjà à pied d’œuvre au niveau des aéroports pour être prêtes pour le jour J, soit le 1er juin prochain. Elles sont en train de mettre en place tout un procédé de contrôle sanitaire et épidémiologique.
Le test PCR est très important en ces temps de crise pandémique, puisqu’il nous donne une indication épidémiologique précise sur les passagers. Cependant, les PCR contrôlés positifs seront naturellement transférés à l’Institut pasteur pour mener l’opération du séquençage génétique du virus, et détecter d’éventuelles souches mutantes du coronavirus”, a détaillé l’invité du Forum de la Une.
Autant de dire que les équipes médicales techniques qui seront dépêchées se déclinent comme le premier filtre de surveillance de la pandémie de coronavirus. Évoquant la campagne nationale de vaccination anti-Covid qui reste encore timide en raison de l’insuffisance de flacons de l’antidote, le président de l’ANSS a tenu à rassurer que “la situation s’améliorera nettement dans les prochains jours, puisque des quantités importantes de vaccin seront réceptionnées. Ce qui accélérera la cadence de la vaccination dans le pays”.
Pour lui, le projet de production de vaccin Sputnik V, en partenariat avec le centre de recherche russe en épidémiologie et microbiologie Gamaleya, constitue une solution nationale durable pour faire face à toutes les demandes de vaccination. “J’ai eu dernièrement l’occasion de visiter les installations devant abriter l’usine de production de vaccin à Constantine, il s’agit de l’usine de Saidal. Nous avons constaté que l’opération de mise en place se poursuit dans de très bonnes conditions.
Les premiers lots de vaccin Sputnik V made in Algeria seront mis sur le marché national à partir du mois de septembre. Il faut dire que l’usine de Constantine nous permettra de développer cette technologie de production de vaccin.” Abordant la création du premier centre national de recherche en vaccinologie, le Pr Senhadji a montré qu’il tient beaucoup à ce projet qui revêt, selon lui, une importance capitale en matière de sécurité sanitaire.
“Ce centre de vaccinologie est plus que nécessaire aujourd’hui car nous sommes entrés dans l’ère des épidémies, à savoir qu’il faudra s’attendre à d’autres épidémies à l’avenir en raison de l’environnement général. Les maladies infectieuses seront inévitables dans les prochaines années. Ce centre se veut, en fait, comme un laboratoire de recherche qui réunira des compétences devant prévenir les maladies infectieuses. Cette nouvelle stratégie nous permettra de riposter à temps et produire du coup du vaccin”, a encore expliqué le président de l’ANSS.
Hanafi H.