Le ministre de l'Éducation nationale, Abdelhakim Belabed, a annoncé, jeudi à Alger, l'annulation de l'examen de fin de cycle primaire.
“L'examen de fin de cycle primaire est officiellement annulé à partir de l'année scolaire 2021-2022”, a annoncé le ministre lors d'une conférence nationale consacrée à l'évaluation de la mise en œuvre des dispositions liées à la rentrée scolaire en présence des directeurs de l'éducation.
Une décision saluée par de nombreux syndicats de l’éducation nationale, qui ont longtemps appelé à revoir le système des examens de fin de cycle pour en finir avec des épreuves qu’ils qualifient de “déstabilisantes”.
Contacté par Liberté, le secrétaire général et porte-parole du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique de l’éducation (Cnapeste), Messaoud Boudiba, a salué cette décision, regrettant, toutefois, le fait de n’avoir pas été mis au parfum par le ministère de tutelle.“Ils devaient au moins nous tenir au courant pour que l’on puisse leur donner notre avis”, a-t-il estimé.
Le SG du Cnapeste a expliqué que l’examen de fin du cycle primaire avait “des retombées négatives sur les élèves”, notant, par ailleurs, que la 5e “ne répondait pas à l’opération scientifique et pédagogique dont l’organisation logistique est la même que celle du BEM et du bac”.
Se voulant plus précis, il ajoute que l’ambiance de cet examen “est pesant pour les enfants, qui risquent de devenir très anxieux à cause de la pression et du stress”.
Il propose ainsi de “maintenir cet examen, mais en lui donnant un aspect informel, c’est-à-dire un examen préparatoire pour les examens du
Brevet d'enseignement moyen et le bac”. Cependant, le porte-parole du
Cnapeste “espère que cette suppression a été faite à la suite d’études précises, et non pas de manière hasardeuse”.
Affirmant avoir été le premier à revendiquer sa suppression du temps de Nouria Benghabrit, l’ancienne ministre de l’Éducation, Boualem
Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), a affirmé à Liberté que “cet examen n’avait pas lieu d’être, puisque le taux de réussite avoisine les 98%”.
Mais pour lui, il ne s’agit là que d’une “réformette”, même s’il reconnaît qu’il ne voit “ni l’utilité, ni l’efficacité, ni même la crédibilité de cet examen”. Selon lui, “nous devons aller vers une refonte radicale du système éducation. Cette décision de garder ou de supprimer l’examen de 5e n’apportera aucun changement”.
Boualem Amoura suggère, de ce fait, “le retour à six années d’études au primaire, sans compter le préscolaire qui n’est, d’ailleurs, pas généralisé au niveau national, surtout que le niveau est très faible”. Ce qui, selon lui, permettra d’“alléger le cartable”.
Le SG du Satef regrette, néanmoins, que “le programme actuel qu’ils enseignent en cinq années ait été conçu pour être réparti sur une période de six années ! C’est pour cela que les programmes sont condensés et compactés”.
Imène AMOKRANE