Les partis indépendantistes de l’île française de Corse, qui a récemment connu de vives tensions après la mort d’un militant, ont appelé à boycotter l’élection présidentielle dont le premier tour a lieu demain dimanche.
“Corsica Libera invite tous les Corses qui se reconnaissent dans l’idée nationale à ne pas se rendre aux urnes ce dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle française”, a indiqué, hier, ce parti qui ne compte plus qu’une élue à l’Assemblée de Corse, sur un total de 63. Il a souligné que ce boycott “s’inscrit dans la constance de (l’)engagement indépendantiste”, le justifiant par “le mépris de Paris à l’égard du peuple corse et de la démocratie corse”.
L’autre parti indépendantiste, Core in Fronte, qui compte six élus à l’Assemblée de Corse, avait, lui aussi, déjà appelé au boycott, évoquant “le blocage politique actuel”, le “mépris affiché pour le fait démocratique en Corse depuis 2015” et “la responsabilité de l’État français dans le meurtre d’Yvan Colonna”.
Ce militant indépendantiste, qui purgeait une peine de prison à perpétuité pour le meurtre d’un préfet de Corse, est mort après avoir été violemment agressé début mars par un codétenu terroriste islamiste. Soucieux de calmer les vives tensions survenues sur l’île après son agression, le gouvernement français a, depuis, fait plusieurs gestes d’apaisement dont l’annonce de négociations sur une possible autonomie de la Corse.
La dernière élection présidentielle en 2017 avait été marquée par un fort taux d’abstention de 35,98% dans l’île de Beauté, 10 points de plus que la moyenne hexagonale. Douze candidats participent à l’élection présidentielle, dont le premier tour est prévu dimanche et le second le 24 avril. Le président sortant Emmanuel Macron est donné favori, mais l’écart avec la candidate d’extrême droite Marine Le Pen s’est réduit ces dernières semaines.
R. I./Agences