Des hirakistes, condamnés en novembre 2021 par le tribunal d’Es-Sénia à une amende de 20 000 DA avec sursis pour “offense au président de la République”, ont comparu, jeudi dernier, devant la cour d’appel d’Oran. Deux accusés n’ont pas pu assister au procès : Kacem Bensaïd, qui se trouve en détention préventive depuis novembre 2021 dans une affaire d’appartenance présumée à une organisation terroriste pour “atteinte à l’unité nationale” et “atteinte au moral de l’armée”, et Karim Ilyès, placé en garde à vue après son interpellation le 21 février. Outre l’offense au président de la République, les onze hirakistes, dont Belkacem Maza, Abdelhadi Abbès, Bendiar Maâmmar, sont également poursuivis pour “rassemblement non armé” et “outrage à corps constitués”, des charges dont ils avaient été lavés en première instance.
Les faits pour lesquels ils ont été jugés, le 25 septembre 2021, remontent, rappelons-le, au 8 septembre 2020 lorsqu’un groupe de hirakistes a organisé un sit-in dans la localité d’Es-Sénia. Une manifestation de très courte durée, qui n’a pas laissé aux services de police le temps d’intervenir, les contraignant à se rabattre sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux par l’un des protestataires, pour identifier les participants et engager les procédures judiciaires.
Comme lors de leur première comparution, les accusés ont rejeté les accusations qui pèsent sur eux et plusieurs prévenus ont même nié leur participation au sit-in. Dans son bref réquisitoire, le représentant du procureur a requis six mois de prison ferme assortie de 50 000 DA d'amende (peine similaire à celle réclamée par le parquet en première instance), alors que la défense a plaidé la relaxe en mettant en avant les droits à la liberté d’expression et de manifestation. Le verdict devrait tomber la semaine prochaine.
S. Ould Ali