Les résultats du bac 2021 seront dévoilés le 22 juillet prochain, mais déjà, les choses se corsent pour les nouveaux bacheliers qui auront droit à de nouvelles conditions pour accéder à certaines filières. Comme rapporté par l’APS, il s’agit, en fait, d’une circulaire ministérielle (ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique) définissant les modalités et opérations liées aux préinscriptions et à l'orientation des nouveaux bacheliers (bac session juin 2021) vers les divers domaines de formation et spécialités, en sus de l'inscription finale au sein des établissements d'enseignement supérieur.
Cela signifie concrètement qu’il est désormais question de prendre la moyenne obtenue au bac, la multiplier par deux et lui rajouter la note de la matière essentielle obtenue également au bac et diviser le tout par trois. “La moyenne d'admission en première année de médecine, à titre d'exemple, est calculée comme suit : moyenne du bac x 2 + note des sciences de la nature et de la vie/3.” La circulaire, note la même source, “a été suffisamment enrichie et étudiée au niveau de l'administration centrale, puis a fait l'objet d'une large consultation au sein des établissements de l'enseignement supérieur lors des conférences régionales universitaires” et justifie ce changement en assurant que “c’est pour satisfaire les vœux des étudiants et de leurs parents”.
Or, cette révision est loin d’être du goût de certains syndicats de l’Éducation de nationale qui ont déploré le fait de n’avoir pas été associés à la réflexion sur la question, trouvant ces nouvelles conditions d’accès “pénalisantes à plus d’un titre”. Sollicité hier à ce propos, Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), nous a déclaré à ce propos : “L’idée en soi n’est pas mauvaise. Ils veulent prendre les meilleurs, et c’est tant mieux, mais tel que c’est formulé, cela ne fera que durcir les conditions d’accès sans pour autant que cela soit réellement efficace.” Il explique : “L’élève, pour rester dans l’exemple de la filière médecine, peut avoir un 14 ou 15 de moyenne générale au bac et juste un 9 en sciences. S’il cartonne dans les matières secondaires, il peut parfaitement arriver à faire médecine sans pour autant le mériter réellement.” Et d’insister : “Pourquoi ne pas tenir compte du travail de l’élève concernant les matières essentielles durant toute l’année scolaire plutôt que de se contenter de sa note à l’écrit au bac (matière essentielle) ?” Les syndicats ont également formulé plusieurs propositions dans le cadre de la reforme du bac dont l’augmentation des coefficients des matières essentielles pour que l’élève puisse avoir un bac spécialisé.
Meziane Meriane ne comprend pas d’ailleurs “pour quelle raison cette moyenne pondérée n’est valable que pour certaines spécialités ? Si c’est la bonne formule, il faut la généraliser à toutes les filières”. Et de poursuivre : “Nous avons proposé aussi qu’une fois le bac obtenu, il faudra recalculer une autre moyenne du bac pour le choix à l’université. Cela suppose que pour ceux qui vont en sciences exactes, on va bonifier les maths et la physique, et pour ceux de médecine, les sciences, etc. pour pouvoir réellement déterminer le bon choix vers lequel l’élève doit s’orienter.”
Quant à l'ouverture de nouvelles formations, le ministère rappelle la création de l'École nationale supérieure des mathématiques et l'École nationale supérieure de l'intelligence artificielle situées au nouveau pôle de Sidi Abdellah à Alger. Par ailleurs, l'admission aux Écoles normales supérieures est liée à un test oral en présentiel devant un jury, soit au sein de l'école choisie, soit dans un autre établissement universitaire. Les nouveaux bacheliers appartenant aux sportifs d'élite reconnus par le ministère de la Jeunesse et des Sports et se trouvant en activité peuvent “s'inscrire dans le domaine des sciences techniques des activités physiques et sportives (Staps), sans la condition de la moyenne minimum”.
Nabila Saïdoun