Deux semaines après avoir décidé d’amputer d’une parcelle le parc zoologique de Ben Aknoun pour en faire une cité du cinéma, le gouvernement fait marche arrière. Un décret exécutif, daté de 3 février annonce en effet que “les dispositions du décret exécutif n°22-49 du 16 joumada ethania 1443 correspondant au 19 janvier 2022 portant déclassement d'une parcelle de la forêt domaniale du parc zoologique et des loisirs d'Alger, commune d’Hydra, wilaya d'Alger, du régime forestier national, destinée à la réalisation d'une cité du cinéma” sont “abrogées”.
Dans ce décret publié le 19 janvier, le gouvernement avait décidé le “déclassement d'une parcelle de forêt domaniale située au parc zoologique et des loisirs d'Alger, commune d’Hydra, wilaya d'Alger, du régime forestier national, destinée à la réalisation d'une cité du cinéma”. Ce projet a été confié au Centre national de l'industrie cinématographique (CIC). Dans les deux cas, le gouvernement n’a pas motivé sa décision. Mais à la publication du décret du 19 janvier, des voix se sont élevées contre le choix d’implanter une cité du cinéma au Parc de Ben Aknoun, l’un des rares poumons de la capitale, qui n’est pas encore touché par la folie du béton.
Il est vrai que le texte publié le 19 janvier précise que les “espaces boisés” devaient être “préservés”. Contactés par Liberté, des responsables du secteur, tels qu’Ahmed Rachedi, avaient refusé de commenter cette décision controversée. Certains d’entre eux avaient même avancé le caractère “confidentiel” d’un plan visant à “développer le cinéma algérien”, un secteur qui patine depuis de longues années dans d’inextricables problèmes structurels. Ce sont visiblement les oppositions au projet qui ont poussé les autorités à faire marche arrière en annulant tout simplement cette décision. Mais le décret exécutif sauvera-t-il pour autant le Parc zoologique de Ben Aknoun ? La réponse est moins sûre. Le site, qui s’étend sur 23 hectares, est quasiment à l’abandon malgré son affectation, depuis 2017, à l’Entreprise de gestion touristique Sahel (SIH).
Dans un premier temps, un gigantesque projet de réhabilitation avait été mis en place par l’ancien patron de cette entreprise, Hamid Melzi. Un autre projet a été également initié avec un partenaire chinois avant d’être abandonné. Aujourd’hui, le Parc zoologique se contente de nourrir les quelques animaux sauvages qui s’y trouvent et d’accueillir quelques familles les week-ends et les jours fériés. Dans l’attente de jours meilleurs.
Ali Boukhlef