Pour la première fois, le wali d’Oran s’est exprimé publiquement sur la fermeture des accès à des plages de la daïra côtière d’Aïn El-Turck. En marge de l’inauguration de la 12e édition du salon international Siaha, Saïd Sayoud est revenu, dimanche dernier, sur la polémique suscitée par ces fameux murs, expliquant que la décision de leur construction a été prise par la commission de sécurité “dans l’intérêt général”.
Le wali a ajouté que “la pose de ces murs est une solution temporaire dictée par des considérations sécuritaires” afin de “lutter contre l’émigration clandestine”. Il a précisé que “les accès bloqués sont ceux empruntés habituellement par les harraga pour acheminer la logistique nécessaire pour une traversée clandestine”. M. Sayoud a tenu à rassurer les Oranais : ces obstacles seront supprimés dès que la situation s’améliorera. À cet effet, il a évoqué l’installation de caméras de surveillance sur tout le territoire de la wilaya, une opération dont le taux d’avancement est de 60% et qui sera bouclée “fin avril, début mai”. Saïd Sayoud a indiqué que la surveillance permanente des plages de la wilaya devrait permettre d’éliminer ces obstacles qui n’auront plus lieu d’être.
Par ailleurs, M. Sayoud a commenté la réaction des riverains en affirmant les comprendre. Ces derniers en particulier, et les Oranais en général, s’étaient mobilisés face à une situation qualifiée de “crime contre l’environnement”. “On leur a expliqué qu’on n’avait pas d’autre choix pour contrôler ce phénomène.” À ce propos, il a déclaré qu’effectivement, le phénomène de la harga a été réduit de plus de 70% grâce notamment au travail de tous les acteurs engagés dans cette lutte. Il a également tenu à démentir les informations relayées sur les réseaux sociaux sur la construction d’un “mur de Berlin”, indiquant que le pan le plus long ne dépasse guère les 3,5 m.
Pour rappel, l’opération de bétonnage des accès aux plages avait commencé à la plage de Trouville et à celle de Bomo-Plage, avant de s’étendre à la Grande-Plage, à Bousfer-Plage et aux Andalouses. Si ces pans de mur ne sont pas érigés tout le long de la côte, ils concernent les escaliers donnant accès directement aux plages qui peuvent être, théoriquement, utilisés par les réseaux de passeurs de harraga. Ainsi, ces accès sont systématiquement condamnés des deux côtés, laissant une ouverture pour le passage d’une personne au maximum. Des espaces qui seront probablement placés sous vidéosurveillance, l’objectif présumé étant de créer un goulot d’étranglement à même d’interdire le passage aux embarcations des passeurs.
SAÏD OUSSAD