La direction de l’usine Renault Production Algérie vient de libérer 200 salariés parmi les 476 maintenus lors d’une première phase de compression d’effectifs. Cette décision est prise pour faire face au manque à gagner enregistré par l’entreprise en raison de l’arrêt du montage de véhicules en Algérie début 2020.
La première réduction d’effectifs, opérée il y a quelques mois, a touché 700 employés et 200 contractuels sur un total de 1 176 travailleurs. La seconde, lancée jeudi passé, compte également des départs volontaires, au moment où la relance de l’activité de montage devient hypothétique dans la mesure où les exigences du nouveau cahier des charges pour ce secteur sont difficiles à concrétiser, de l’avis de certains travailleurs.
En effet, le nouveau cahier des charges du ministère de l’Industrie impose un taux d’intégration de plus de 30% alors que la sous-traitance n’est pas développée en Algérie, particulièrement dans le secteur automobile.
Aujourd’hui, le sort des salariés restants est incertain car le bout du tunnel semble encore loin. À noter que les 276 salariés maintenus seront au chômage technique, en attendant un accord salutaire et définitif entre l’usine Renault Production Algérie et le ministère de l’Industrie pour une éventuelle relance de la production.
Pour rappel, l’entreprise avait décidé de mettre ses travailleurs au chômage technique début 2020 pour une durée de trois mois durant lesquels ils ont perçu 100% du salaire de base le premier mois, 90% le deuxième et 80% le dernier mois.
Avec la pandémie de Covid-19 et la suspension de l’importation des kits CKD/SKD, la situation s’était aggravée et la mesure a été reconduite dès mai pour trois mois supplémentaires avec un taux de 70% du salaire de base.
La dernière mesure de compression du personnel visant à réduire la masse salariale pour faire face à la détérioration de la situation financière de l’usine après une année d’arrêt de production, aggrave le chômage dans la capitale de l’ouest du pays. Même les centres de formation de la wilaya d’Oran, dédiés à l’industrie automobile, seront affectés.
L’usine d’Oued Tlélat avait permis, pour rappel, la création de 2 000 emplois directs et indirects et le renforcement de l’industrie automobile.
Renault Algérie Production est née en 2014 d’un partenariat entre le groupe Renault, la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et le Fonds national d’investissement (FNI).
NOUREDDINE BENABBOU