L’International MOSCOU MAINTIENT LA PRESSION SUR L’UKRAINE ET RENFORCE SA RELATION AVEC PÉKIN

L’UE tente d’influencer la position de la Chine

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Djilali BENYOUB Publié 02 Avril 2022 à 12:00

Le Premier ministre chinois Li Keqiang en visioconférence avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, hier, à Bruxelles. © D. R.
Le Premier ministre chinois Li Keqiang en visioconférence avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, hier, à Bruxelles. © D. R.

Pour Pékin, les Européens ont été entraînés dans un conflit dont Washington serait l'instigateur et qui a révélé les vulnérabilités de l'Occident.

La Russie adopte, semble-t-il, une nouvelle stratégie en Ukraine à travers, visiblement, un redéploiement de ses forces armées présentes sur le terrain. Et à travers leur retrait de certaines positions, notamment autour de Kiev.

Fait nouveau dans ce conflit qui dure depuis plus d’un mois : des hélicoptères ukrainiens ont ciblé un grand dépôt de pétrole en territoire russe. Une information que Kiev n’a ni confirmée ni commentée. Le gouverneur de la région russe de Belgorod a accusé hier l'Ukraine d'avoir mené, à l'aube, une attaque à l'hélicoptère contre ce qu'il a décrit comme un "dépôt de pétrole" dans cette ville située à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne. “Il est clair qu'on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations”, a estimé le porte-parole de la présidence russe.

En effet, les pourparlers russo-ukrainiens visant à mettre fin au conflit en Ukraine ont repris hier, selon le négociateur du Kremlin Vladimir Medinski. “Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n'ont pas changé”, a-t-il indiqué, en référence à deux régions ukrainiennes, l'une que la Russie a annexée en 2014 et l'autre qui est partiellement sous contrôle de séparatistes pro-russes.

Et les effets de cette crise continuent d’impacter les économies occidentales qu’accentue, sans doute, la décision de Vladimir Poutine de faire payer le gaz russe en rouble que des pays européens, à l’instar de l’Allemagne, prennent au sérieux mais tentent de contourner cet écueil en misant sur l’éventualité de ramener la Chine à revoir sa relation avec la Russie.  L’inflation a ainsi atteint un record, hier, au moment où l’Union européenne tente de convaincre la Chine de ne pas aider la Russie. Peine perdue, avait prédit, dès mercredi passé, le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov.

En visite à Pékin, Sergueï Lavrov avait obtenu une réaffirmation de l'amitié “sans limite” des deux pays face aux États-Unis, au nom d'un nouvel “ordre mondial multipolaire”. Pour Pékin, les Européens ont été entraînés dans un conflit dont Washington serait l'instigateur et qui a révélé les vulnérabilités de l'Occident. Malgré le propos tranché de Lavrov, l'UE s'efforçait, hier, de persuader la Chine de renoncer à aider Moscou pour contrer les sanctions occidentales, lors d'un sommet virtuel où Pékin entend relancer sa relation économique avec une Europe fragilisée par la guerre en Ukraine.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil, Charles Michel, s'exprimant au nom des états membres, se sont entretenus pendant près de deux heures, lundi matin, avec le Premier ministre chinois Li Keqiang.

Les responsables chinois et européens "se sont mis d'accord pour travailler ensemble à maintenir la paix, la stabilité et la prospérité mondiales" et "pour conduire un dialogue sur la sécurité énergétique et alimentaire", a ajouté M. Wang. Pour l'UE, le sommet vise principalement à inciter la Chine à ne pas trop activement soutenir la Russie. Et si l’Europe dépend pour beaucoup des hydrocarbures russes, elle dépend également pour 15% des produits exportés par la Chine, notamment les produits manufacturés et des composants cruciaux.

La Chine représente 10% des exportations des Vingt-Sept, un marché-clé pour les industriels européens, en particulier allemands. D’où la difficulté pour l’UE de convaincre, par la pression, la Chine d’affirmer son active neutralité vis-à-vis de la Russie. Cela appelle à tout le moins à d’énormes concessions.

Djilali B./ Agences

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