Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, n'a cédé que 0,30%, pour finir à 104,39 dollars.
Les cours du pétrole ont consolidé leurs positions, avant-hier, et mollement réagi à l'engagement des membres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) de puiser dans leurs réserves stratégiques. Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, n'a cédé que 0,30%, pour finir à 104,39 dollars.
À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en mai, a, lui, cédé 1,00% à 99,27 dollars. C'est la première fois depuis plus de deux semaines (16 mars) que le WTI clôture en dessous de 100 dollars le baril.
Au lendemain de l'annonce du président américain, Joe Biden, de l'utilisation de plus de 180 millions de barils dans les six prochains mois, les 30 autres pays membres de l'AIE ont promis de puiser eux aussi dans leurs réserves stratégiques.
Si l'agence n'a pas mentionné de chiffre, Joe Biden avait fait état de “dizaines de millions de barils” en plus des volumes libérés par les États-Unis. “Il va falloir que ces barils arrivent sur le marché”, a commenté Andrew Lebow, associé du cabinet Commodity Research Group, “et ça va prendre du temps”.
Dans l'immédiat, l'analyste s'attend à ce que les prix restent élevés. “Le passage crucial, ça va être durant le mois ou les deux mois qui viennent”, prévient-il car “le marché est toujours capable de flambées à très court terme”. “On ne peut pas être certain que nous n'atteindrons pas de nouveaux sommets” dans les semaines à venir, avertit Andrew Lebow.
Si les pourparlers pour trouver une issue diplomatique au conflit ont repris vendredi entre Russes et Ukrainiens, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a indiqué que ses homologues n'avaient toujours pas répondu aux propositions soumises mardi à Istanbul. Par ailleurs, les États-Unis et une partie des pays de l'hémisphère nord s'apprêtent à entrer dans la saison des grands déplacements, qui correspond à une accélération de la demande en essence, mais aussi en gazole et en kérosène.
Pour Bart Melek, de TD Securities, l'utilisation des réserves stratégiques “peut calmer les inquiétudes à court terme sur les tensions, mais elle ne règle pas les problèmes de long terme”. Les risques liés à l'offre demeurent, selon lui, de la Russie au manque de capacités supplémentaires de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), en passant par la tendance au désengagement général du secteur des énergies fossiles, qui limite les investissements.
Les pays membres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ont décidé de puiser de nouveau dans leurs réserves stratégiques de pétrole, mais pour un volume inconnu, afin de tenter de faire baisser les cours, a annoncé l’AIE. Celle-ci a confirmé dans un communiqué que ses 31 membres avaient décidé de puiser de nouveau dans leurs réserves, mais que les détails seraient rendus publics “au début de la semaine prochaine”.
Les pays de l'AIE avaient déjà promis, le mois dernier, de puiser quelque 62,7 millions de barils dans leurs réserves, soulignant qu'ils avaient la possibilité d'aller plus loin. Ils comptent au total
1,5 milliard de barils de réserves.
R. E.