Cet ouvrage de 192 pages est composé de 14 textes entre témoignages, fictions et récits proposés par des auteurs d’horizons divers (militants, écrivains, architectes, psychologues, étudiants ou journalistes). Il est disponible gratuitement dans plusieurs librairies du pays.
“De quelle Algérie rêvez-vous, et pourquoi ?” Une question simple en apparence, qui a été posée à des personnalités de divers horizons : militants, écrivains, architectes, psychologues, étudiants ou journalistes. Et la réponse à cette interrogation a donné naissance à des témoignages, récits et fictions rassemblés dans l’ouvrage collectif J’ai rêvé l’Algérie, réalisé dans le cadre des activités de la fondation Friedrich-Ebert en Algérie en collaboration avec les éditions Barzakh.
Une démarche qui tend à “sortir des formats standards (rapports, études) et des débats strictement politiques, d’élargir le champ des possibles et de viser un large public”. Ainsi, ce livre “réunit des textes qui sont autant de projections de l’Algérie à venir – pas une Algérie, mais des Algérie possibles”.
Pour la sortie de ce petit “joyau”, qui a vu la participation, notamment de Wiame Awres, Chawki Amari, Hajar Bali, Atiqa Belhacene, Larbi Mohamed Merhoum, Samir Toumi, Sarah Haïdar ou encore de Habiba Djahnine… une rencontre a eu lieu, hier, à la librairie L’Arbre à dires (à Sidi Yahia, Alger), animée par l’éditrice Selma Hellal et Amina Izarouken, chargée des programmes à la fondation Ebert.
Durant son intervention, Amina Izarouken a expliqué que cet ouvrage entre dans la continuité des cycles des ateliers d’écriture qu’ils organisent depuis 2005. “Nous voulions faire écrire des auteurs connus et moins connus. Nous avons choisi des profils très différents pour partager avec nous leurs rêves subjectifs et pouvoir construire ainsi cette Algérie”, a-t-elle indiqué.
Et de poursuivre : “L’idée aussi était de permettre l’expression d’une subjectivité ou comment on se projette dans cette Algérie, et pour questionner également notre responsabilité en tant que citoyens.” Pour sa part, Selma Hellal a souligné : “Notre rôle était d’accompagner quelques auteurs. Ceux qui étaient familiers avec l’écriture ont immédiatement compris l’enjeu, notamment la question de la subjectivité.”
En fait, les contributeurs devaient “rendre compte d’une part intime de soi” et non pas être dans la proposition “de plan de développement d’une Algérie future ou de feuille de route politique”. En accompagnant ces collaborateurs, les éditeurs ont poussé ces jeunes à “fouiller” à l’intérieur d’eux-mêmes et s’“autoriser à restituer un fragment d’intimité”.
Selon les conférencières, cette thématique était finalement une question piège, car “une fois passée l’illusion que c’est une question évidente, l’auteur est heurté à l’écueil fondamental : de quoi je rêve réellement ? Et comment le partager ?”. Concernant les textes, ils sont de formes diverses : témoignages personnels et subjectifs, de la fiction et de l’autofiction, du récit et de la poésie. “C’est très intéressant de voir des gens rêver en utilisant la fiction. Ce rêve semble très inaccessible”, a informé Amina Izarouken.
Elles ont, par ailleurs, rappelé que les auteurs étaient libres de recourir à la forme qu’ils souhaitaient, à l’exemple de Salah Badis, dont le texte est une “exploration”, une “déconstruction” sur “pourquoi est-il difficile de rêver en Algérie ?”. Par ailleurs, dans cet ouvrage dans lequel les générations et profils se croisent, des sujets récurrents ont été évoqués par les contributeurs, à l’instar de l’écologie, de l’égalité entre les femmes et les hommes et de celui d’une Afrique unie…
À noter que J’ai rêvé l’Algérie a été tiré à 1 000 exemplaires et sera traduit dans la langue arabe. Il sera disponible gratuitement dans de nombreuses librairies du pays (Alger, Oran, Tlemcen, Constantine, Annaba, Tizi Ouzou) et au siège de la fondation Friedrich-Ebert.
Hana M.