Éditorial

L’état de confiance

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Hassane OUALI Publié 02 Avril 2022 à 12:00

La libération d’un détenu d’opinion est toujours une bonne nouvelle. Une réparation qui procure du bonheur aux familles meurtries par la privation de liberté de l’un des leurs. L’épreuve carcérale n’est jamais facile. Elle broie des hommes et des femmes, brise des familles et répand la souffrance dans l’ensemble de la société. Une blessure dans le corps du pays qui laisse des traces indélébiles. Et par-dessus tout, elle ne résout aucunement la problématique qui aurait conduit à des emprisonnements. Elle les complique, alors que le pays est dans un impérieux besoin de confiance. Pour y parvenir, cela nécessite des gestes forts d’apaisement. La remise en liberté provisoire des prisonniers intervenue ce week-end est en mesure de ramener la sérénité dans le pays.

L’État peut bien faire plus que cela. Libérer tous les détenus d’opinion et l’extinction de toutes les poursuites serait un acte politique d’une haute importance. L’État ne doit pas faire peur aux citoyens, il a vocation à rassurer, à protéger et surtout à garantir toutes les conditions d’une existence citoyenne digne. Il est impossible de reconstruire un pays dans la peur et l’inquiétude. La peur paralyse les individus et les institutions. C’est dans le calme que le pays saura rebâtir ce qui a été démoli par le passé. Une œuvre qui ne peut se faire que par l’adhésion volontaire de toutes les énergies dont dispose la nation. Sans exclusion.

L’Algérie qui n’a jamais connu de stabilité durable - en raison justement des méthodes imposaient de force et par la force - est appelée à mieux négocier le tournant de son développement global. Il faut commencer par réparer les vulnérabilités d’aujourd’hui, conséquences d’un affaiblissement méthodique de ses capacités de résilience. Seul le renforcement de la patrie en remettant plus de démocratie, de liberté et de citoyenneté dans son béton pourrait permettre à l’Algérie de faire face aux secousses imprévisibles d’un monde instable. Elle doit se donner et renforcer les instruments de la défense de son espace vital. Les Algériens exerçant pleinement leur citoyenneté sont ses meilleures digues. Ils sont capables d’inventer l’avenir et de réenchanter la vie. Il faut oser ce pari. ■

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00