La cour de justice de Blida a rendu, hier, son verdict dans le procès en appel de l’ancien directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, et de l’ancien chef de la sûreté de wilaya d’Alger, Noureddine Berrachedi, dans une affaire d’“abus de fonction”, liée à Kamel Chikhi, dit “El Boucher”.
Les deux anciens hauts responsables de la police algérienne sont acquittés, mais seul Nourredine Berrachedi, placé sous mandat de dépôt en juin 2019, quitte la prison, étant donné qu’Abdelghani Hamel est poursuivi dans une autre affaire.
À l’ouverture du procès en appel, le 24 octobre dernier, après deux reports successifs, notamment pour l’absence d’un témoin principal, à savoir l’ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh, le parquet avait requis l'augmentation de la peine à 7 ans de prison ferme assortie d'une amende de 500 000 DA et, subsidiairement, la confirmation de la peine de 4 ans de prison ferme prononcée en première instance, en juin 2020, par le tribunal de Blida.
Selon l’APS, qui se réfère à l'arrêt de renvoi, il était reproché à l’ancien chef de la sûreté de la wilaya d’Alger d’avoir poursuivi d’enquêter, en dehors du cadre légal, sur “une affaire de blanchiment de fonds publics d’une valeur de 125 000 millions de dinars et le financement de groupes terroristes”, impliquant Kamel Chikhi, dit “El Bouchi”, après sa présentation devant le la justice, au lendemain de l’éclatement de l’affaire des 700 kg de cocaïne, saisis au port d’Oran.
“Lors de l’enquête, M. Berrachedi a demandé des informations sur les bénéficiaires de logements de promotion immobilière appartenant à Chikhi dans le but d’obtenir des noms importants, et ce, sans commission rogatoire. Ce qui est contraire à la loi”, avait précisé l’agence de presse officielle, soulignant que l’ancien chef de la police d’Alger avait “justifié son acte par des ordres qu’il aurait reçus de l’ancien DGSN Abdelghani Hamel”. Ce dernier a rejeté successivement cette accusation devant la cour et le tribunal de Blida.
À signaler que l’ancien DGSN et des membres de sa famille seront rejugés en appel, le 17 novembre, par la chambre pénale de la cour d’Alger, dans une autre affaire où ils sont poursuivis pour “blanchiment d'argent, enrichissement illicite, trafic d'influence et acquisition d'assiettes foncières par des moyens illégaux”.
La cour d'Alger l’avait condamné à 12 ans de prison ferme, tandis que ses enfants avaient écopé de peines allant de 5 à 8 ans de prison ferme. L’affaire a été réinscrite au rôle après la décision de la Cour suprême qui a accepté le pourvoi en cassation introduit dans les arrêts rendus par la cour d’Alger en août 2020.
Mehdi MEHENNI