Résumé : Lisa fait un cauchemar où elle voit sa mère dans le coma. Le médecin lui demande l’autorisation de débrancher l’appareil qui la maintient en vie. Elle se réveille en pleurs et en sueur. Elle se rappelle son mauvais pressentiment. Elle décide d’aller chez sa mère. Elle ne peut pas attendre le matin.
-Tu es folle ! On ne peut pas y aller maintenant ! Il est à peine 4 h du matin, et elle doit dormir profondément ! Elle fera une attaque ! Elle croira à des cambrioleurs ! Si elle a une attaque, faudra pas avoir une crise de conscience !
Mais Lisa n’entend que les battements de son cœur affolé. Elle ne peut rien écouter d’autre. Elle s’habille rapidement. Hamid en fait autant. Il la suit tout en gesticulant. Rien de ce qu’il dit ne lui parvient.
Elle sait qu’il n’approuve pas, mais rien ni personne ne pourra la retenir. En l’espace de quelques minutes, pour Hamid, il lui semble qu’elle s’est préparée en un clin d’œil, et pour la jeune femme, le temps s’est suspendu et les mètres se sont allongés. Elle court beaucoup plus qu’elle ne marche. Elle n’a pas pu attendre qu’il prenne les clefs de sa voiture et qu’il démarre.
Une fois devant la porte, elle ne frappe pas. Elle se sert de sa clef pour entrer chez sa mère.
Le silence l’accueille. Il n’y a aucune odeur suspecte et aucune lampe allumée. Elle cherche l’interrupteur du couloir et allume la lampe du plafond, puis se dirige vers la chambre de sa mère.
-Hamid ! s’écrie-t-elle.
Le lit est intact. Sa mère ne s’est pas couchée. Lisa allume la lampe de chevet et fait le tour du lit. Aucune trace d’elle.
En se retournant, elle se heurte à son mari.
-Mais où est-elle ? s’écrie-t-elle.
-Je me pose aussi la question ! La porte était fermée, elle ne peut être que dans l’appartement !
Elle le pousse presque et va dans sa chambre, puis dans la salle de bains. Elle regarde à l’intérieur des toilettes. Sa mère ne s’y trouve pas. Ses pas la mènent à la chambre de Sabri qu’elle gardait fermée.
Son cœur manque un battement en la trouvant sur son lit, le portrait de son frère sur son bras. Elle appuie sur l’interrupteur pour éclairer la chambre et la tirer de son sommeil. Mais sa mère ne bouge pas. Elle s’en approche doucement et la touche au visage.
-Maman, dit-elle doucement. Maman, c’est moi…
-Aaa…
Quand elle ouvre les yeux sur elle, elle se rend compte de la paralysie faciale. Sa mère a un sourire asymétrique, et quand elle bat des paupières, seul un œil se ferme. De la bave mouille le coussin.
-Oh maman, dit-elle en enlevant la photo de son frère pour la remettre à sa place sur le bureau.
-Mais…
Maya se rend compte de sa gêne à parler. Lisa porte la main sur son cœur qu’elle ne sent plus battre. Elle se tourne vers son mari qui a vite compris qu’elle souffrait de la paralysie de Bell.
-Pour…quoi es…tu…venue ?
Lisa a compris la question. Malgré le trouble de la parole dû à la paralysie faciale, sa mère tente de parler.
-Pou...quoi ?
-Je m’inquiétais, avoue-t-elle. Je t’ai rêvée, dit-elle en l’aidant à se redresser. Alors je suis venue… Dès que le jour se lève, je t’emmène chez le médecin… Allons dans ta chambre. Je voudrais dormir avec toi…
Elle s’occupe de sa mère comme si elle était une enfant malade. Hamid a pris place dans le salon, il reconnaît en son for intérieur que son rêve ne l’avait pas trompée.
à suivre
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