Profitant de la tension apparue, ces derniers mois, sur certains produits de base, comme l'huile, le lait en sachet, la farine, voilà que des commerçants détaillants d'Oran imposent à nouveau la vente concomitante, expliquant eux-mêmes en être victimes du fait du diktat de certains fournisseurs. Des pratiques commerciales, frauduleuses, rappelant les années 1980 du choc pétrolier et qui sont à nouveau imposées aux consommateurs, n'ayant peu de choix à leurs dispositions, entre refus et quêtes de produits de première nécessité. À la direction du commerce et des prix d'Oran (DCP), nos interlocuteurs, bien au fait de la situation, souhaitent que les consommateurs ne se laissent pas imposer ces pratiques punies par la loi : “Nous avons un bureau de réclamations au niveau de la direction de la DCP, et si le citoyen ne peut se déplacer, il a la possibilité de dénoncer et signaler ces pratiques via l'application ‘Achki’.”
Le représentant de la DCP poursuit en estimant que chaque élément porté à la connaissance de ses services, fait l’objet de vérification et de contrôle : “Pour nous, c'est important d'avoir les éléments d'information sur une pratique frauduleuse, cela permet à nos inspecteurs de remonter à la source de ces ventes concomitantes. Nous aimerions aussi que la culture du consommateur soit plus répandue dans la société”, affirme notre interlocuteur de la direction de la DCP. Avec quelque 3000 employés pour 115 000 commerçants inscrits dans la wilaya d'Oran, les contrôleurs de la DCP expliquent avoir une charge très lourde, alors qu'ils sont l'objet de nombres critiques eux-même. Du côté des consommateurs, la vente concomitante imposée est une triste réalité qui provoque colère et ressentiment : vente d'un bidon d'huile de 2 l avec 2 kg de sucre, un sachet de lait avec un litre de boisson cherbet, etc, sont monnaie courante, y compris dans des superettes. Ces ventes concomitantes sont déjà imposées par des fournisseurs et grossistes comme nous l’assure un commerçant détaillant : “On m'a proposé de l'huile que si je prenais du sucre avec... Je n'ai pas de choix !”
D. LOUKIL
