Éditorial

Sortir des schémas éculés

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Hamid SAIDANI Publié 23 Février 2022 à 22:46

Une douzaine d’années sont passées depuis le lancement, tambour battant, du professionnalisme dans le domaine du football. Le projet en valait la chandelle tant le sport roi continue de fasciner les foules au point d’en devenir un sujet d’intérêt général. C’est que ceux qui disaient que le ballon rond était l’opium des peuples n’ont pas totalement tort. Contrairement à d’autres pays où le football est une activité économique à part entière et où les clubs obéissent également à une logique commerciale, chez nous, il est un détonant mélange de politique, de social, de manigances et d’intrigues. Et c’est sans aucun doute cet état de fait qui a sabordé la réforme engagée par les pouvoirs publics, il y a douze ans. La bataille du professionalisme est-elle pour autant perdue d’avance ? Qui a intérêt à faire perdurer ce statu quo mortifère pour notre football ? Pourquoi les clubs, y compris les plus prestigieux, demeurent sous perfusion de l’argent public ? Pourquoi ne fonctionnent-ils pas selon les règles économiquement établies ? Il n’est, certes, jamais trop tard pour bien faire. 

Le fait que le gouvernement ait décidé de prendre les choses en main en relançant le projet de loi portant réforme du professionalisme est à saluer. À condition que, concrètement, l’entreprise soit menée à bon port. En tout cas, le ministre a assuré que la loi est fin prête. Elle doit donc être rapidement examinée par le gouvernement avant de suivre le cheminement habituel de l’élaboration des textes législatifs. Mais comme beaucoup de temps a déjà été perdu dans la préparation du projet de loi, il serait peut-être judicieux d’accélerer la finalisation du dispositif législatif pour aboutir dans les plus brefs délais à l’application de la réforme escomptée. Mais là aussi, il est à espérer que la volonté politique existe de désengager définitivement l’État et ses démembrements du financement des clubs professionnels. Car en plus de compter avec les résistances liées aux perceptions éculées du “droit de regard” sur les clubs, un autre facteur risque de peser dans la balance au moment de la concrétisation de la réforme. Il s’agit de la portée populaire du sport-roi. 

Les pesanteurs sociales risquent, en effet, de fausser les plans des pouvoirs publics qui sont, jusque-là, souvent contraints de jouer les pompiers pour renflouer, directement ou indirectement, les caisses de tel ou tel team, par crainte de débordements des supporters. Si cette façon d’agir venait à persister, il va sans dire que le professionnalisme n’aura aucun sens. ■

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00