Si l’on se réfère aux chiffres officiels, on peut dire que nous sommes en fin de pandémie, d’autant que les indicateurs actuels ne sont pas alarmants, que ce soit en termes de patients hospitalisés ou en réanimation.
Au moment où la plupart des épidémiologistes prévoyaient une hausse exponentielle des contaminations, notamment après la détection des nouveaux variants, les derniers décomptes officiels ont commencé à afficher une certaine accalmie épidémique.
Les chiffres communiqués par le ministère de la Santé commencent en fait à inspirer une certaine stabilité qui alterne avec le début d’une décrue pandémique. Autant souligner que l’explosion des cas de Covid-19 tant redoutée n’a toujours pas eu lieu, mais la plupart des spécialistes appellent à la prudence et adoptent la position du wait and see.
Ce constat semble être partagé par plusieurs soignants qui sont toujours en première ligne. Une sorte d’approche prudentielle qui s’appuie sur l’évolution “ralentie”, du moins durant ces cinq derniers jours, des courbes. La courbe des contaminations, qui était ascendante tout au long du mois d’avril en frôlant même la barre de 300 nouveaux cas en 24 heures, est désormais passé sous la barre fatidique des 200 nouveaux contaminés en 24 heures.
La mise à jour d’avant-hier lundi communiquée par le ministère de la Santé est présentée autour de 184 nouveaux porteurs positifs du virus. Un décompte épidémiologique laisse-t-il supposer que l’Algérie fait l’exception en échappant à la règle des cycles des pandémies ? Alors que la 3e vague fait encore d’énormes dégâts dans plusieurs pays du monde.
Pour le Pr Salah Lellou, chef du service de pneumologie à l’établissement hospitalo-universitaire d’Oran, la reprise de l’activité virale à cause des variants durant tout le mois d’avril n’a pas été fatale pour l’Algérie qui fait face, ces derniers jours, à une évolution épidémique stable, mais en dents de scie.
“Je pense que notre pays a vécu en fait une troisième petite vague.
Dans le cycle des pandémies, la troisième frappe d’une épidémie est inévitable, sauf que cette 3e petite vague est passée chez nous sans pulvériser le pic, elle n’a pas fait autant de dégâts comme cela a été le cas dans de nombreux pays.
Les chiffres des contagions confirmés par PCR fluctuent depuis plus d’un mois entre 200 et 300 nouveaux cas, mais il ne faut pas perdre de vue les autres cas positifs identifiés par le scanner. Ces derniers ne sont pas officiellement comptabilisés”, a fait savoir le pneumologue de l’EHU d’Oran.
Il faut souligner que malgré la contagiosité des nouveaux variants détectés dans 24 wilayas, le nombre des contaminations est resté stable et a tendance à baisser encore. Sur les cinq derniers jours, le nombre de nouveaux cas quotidiens est de 200 en moyenne.
Alors que l’arrivée des variants en Algérie aurait pu donner lieu à une explosion pandémique, notamment avec les marches hebdomadaires compactes du Hirak.
“Si l’on se réfère aux chiffres officiels, on peut dire que nous sommes en fin de pandémie, d’autant que les indicateurs actuels ne sont pas alarmants, que ce soit en termes de patients hospitalisés ou en réanimation. Il n’y a pas beaucoup de pression dans les établissements par rapport aux deux premières vagues”, a encore rassuré le Pr Lellou.
Alors que d’autres spécialistes préfèrent attendre encore pour voir si réellement l’Algérie a effectivement échappé à un retour brutal du coronavirus. Mais une évolution pandémique en plateau témoigne déjà d’une stabilité de l’infection dans le pays.
Hanafi H.