Plusieurs fois reporté à cause de la crise sanitaire, ce nouveau rendez-vous littéraire dédié à Mammeri, et qui se déroulera les 8, 9 et 10 avril, aura pour mission de redonner vie à une scène culturelle en général et livresque en particulier qui agonise.
Les habitants du village de Béni Yenni se préparent à accueillir avec ferveur la première édition du “Salon du livre Mouloud-Mammeri”, qui aura lieu les 8, 9 et 10 avril. Dédiée à la mémoire de cet illustre écrivain natif de Taourirt Mimoun, cette manifestation livresque qui germait dans l’esprit de ses organisateurs – l’association culturelle et de loisirs de jeunes –, à leur tête le dynamique Hacène Metref, s’est vue plusieurs fois reportée en raison de cette crise sanitaire.
Elle sera enfin concrétisée en ces dates qui seront une petite bouffée d’oxygène pour le livre et les éditeurs invités, et pour la lecture et les lecteurs interpellés. Comment ne pas vouloir fêter le livre et ressusciter la culture livresque dans le giron familial de celui qui a, sa vie durant, milité pour le savoir, l’émancipation et le rôle que doit jouer l’écrivain dans la société. Un rôle capital que certains acteurs chevronnés de la scène culturelle tentent de (re)valoriser malgré les difficultés et les obstacles rencontrés.
Une première édition donc d’un Salon du livre qui sera certes sous le signe de la “vigilance sanitaire”, mais qui aura pour mission de redonner vie à une scène culturelle en général et livresque en particulier qui agonise.
Une riche programmation est prévue tout au long de ces trois journées, au grand bonheur des villageois qui seront les hôtes de quelques auteurs invités dont Youcef Merahi, Ramdane Lasheb, Mustapha Benfodil, Nadjib Stambouli, Abderahmane Yefsah, Hadjar Bali, Dalila Keddache, Hadjira Oubachir, Lynda Koudache, Faïza Acitani et autres écrivains qui viendront rencontrer leur public et débattre de leurs écrits.
Avec des tables rondes animées par des professionnels autour de thèmes divers tels “Panorama sur la littérature féminine” animé par Selma Hellal, “L’apport de Mammeri à l’écriture” par Akli Salhi, “At Yanni ger idelli d wass-a” par Belkacem Achite, “Langues, écritures et société” par Amin Zaoui, “La littérature amazighe : le passage de l’oral à l’écrit” par Hamid Bilek… et des présentations d’ouvrages : Le retour d’Ibn Toumert de Slimane Saadoun, La morsure du coquelicot de Sarah Haider, Dialogue des cultures musicales, mythe ou réalité ? de Mouloud Ounnoughène, Une valse de Lynda Chouiten…, le visiteur aura l’occasion de découvrir pour les initiés – ou de renouer pour les habitués – des activités cérébrales qui le sortiront de la torpeur ambiante, l’éloigneront de l’obscurantisme toxique et lui donneront à réfléchir sur son rôle dans la société nouvelle à reconstruire.
Seront également prévus lors de ces journées des ateliers d’écriture, de dessin, de contes, de lecture, des récitals de poésie, un concours de culture générale pour les collégiens, ainsi que des rencontres entre élèves, écrivains et artistes, histoire de leur donner goût, et pourquoi pas semer en eux des graines.
“Portez mon salut aux enfants, qu’ils chantent la terre de berbérité. L’héritage de Mouloud Mammeri. Comme la foudre dans le ciel éclate : En sentez-vous les gouttes tomber”, aurait dit, aujourd’hui encore, Matoub Lounès…
Samira BENDRIS-OULEBSIR