Il y a dix ans, des intempéries ont occasionné des pertes humaines et matérielles. Une décennie après, le même scénario vient de se reproduire. Si ce n’est pas une malédiction des forces de la nature, il faudra imputer la responsabilité aux gestionnaires de la cité, tous postes et fonctions confondus. Des bulletins météo spéciaux ont pourtant été émis, des campagnes invitant les élus locaux à procéder au curage des avaloirs et des bouches d’égout avant les premières pluies d’automne répertoriées par les climatologues comme étant violentes et meurtrières vu qu’elles sont dues aux fortes précipitations et à la pression atmosphérique comme cela a été le cas avant-hier.
L’occupation des sols par le “tout béton” qui a envahi tous les espaces jusqu’à ne plus laisser un interstice à un filet d’eau pour ruisseler, comme le veut la nature, vers sa destination. Le résultat est que toute cette masse d’eau, bénédiction du ciel, se retrouve étranglée dans des lits de fortune pour rejaillir sans contrôle, ni canalisation sur des autoroutes, des quartiers non urbanisés, des habitations précaires, détruisant tout sur son passage. Elle aurait pu être recueillie et remplir les barrages. Mais non, elle trouve refuge dans des trémies qui prennent eau de toutes parts sans possibilité d’ouvrir un quelconque sas d’expulsion.
Quand on décide de passer à l’acte de construire, on aménage d’abord le territoire concerné. À commencer par laisser un espace étudié pour permettre l’infiltration de l’eau. Mais comme l’urgence de construire prévaut sur une réglementation urbanistique primordiale mais absente, cela donne comme résultat les inondations qui ont eu lieu à la périphérie ouest de la capitale. Pas un centimètre de terrain n’a été laissé pour le passage des eaux et encore moins à une rue permettant une circulation à double sens, tellement chaque occupant de l’espace décide de la hauteur de son trottoir, en face de l’entrée de sa maison.
Concernant les anciens quartiers de la capitale tels que Belouizdad, Sidi M’hamed, El-Biar se situant en aval de la topographie de la capitale, ils reçoivent toute la pluie qui déborde des avaloirs qui n’ont pas été redimensionnés depuis leur construction. La solution, en attendant un aménagement urbanistique du ministère de l’Habitat dont c’est la mission, est entre les mains des citoyens qui doivent encore faire preuve de civisme et respecter un tant soit peu l’environnement qu’ils occupent.■