L’Algérie profonde Bouzeguène (Tizi Ouzou)

Le vol d’olives prend de l’ampleur

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NATH OUKACI Kamel Publié 13 Décembre 2021 à 09:44

© D.R
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Certains pensent que l’ampleur prise par ce phénomène est une conséquence directe des incendies qui ont ravagé des milliers d’oliviers en Kabylie, suite auxquels les prix de l’huile d’olive se sont envolés.

Le vol des récoltes d’olives est devenu monnaie courante dans la région de Bouzeguène où, ces derniers jours, de nombreux vols ont été signalés. Le phénomène n’est certes pas nouveau, mais cette année le nombre de vols de récoltes s’est multiplié. Le phénomène a débuté il y a quelques semaines, alors que les olives étaient encore vertes. Les voleurs repèrent les lieux et profitent des jours de mauvais temps, quand les champs sont désertés, pour opérer. Les voleurs sévissent à divers endroits comme en témoignent les plaintes de nombreux villageois qui signalent, des oliviers totalement défruités et des récoltes disparues. Certains voleurs sont aux aguets ; leur outrecuidance va très loin puisqu’ils se contentent d’attendre que les sacs pleins d’olives cueillies par leurs propriétaires et entreposés devant les habitations, pour venir à la faveur de la nuit, les charger sans aucune gêne et disparaître. Ils les acheminent ensuite vers des huileries lointaines pour éviter de se faire débusquer ou encore les revendent au kilogramme.

L’ampleur prise par ce phénomène est une conséquence directe des derniers incendies qui ont ravagé des dizaines voire des centaines de milliers d’oliviers en Kabylie, des incendies suite auxquels les prix de l’huile d’olive se sont envolés, suscitant ainsi des appétits du gain facile. Le préjudice des incendies s’élèverait à plusieurs millions de litres d’huile d’olive et autant de dinars qui auront grevé le budget de plusieurs milliers de ménages kabyles. Cela fait mal pour les propriétaires d’oliviers qui ont débroussaillé, taillé et soigné leurs arbres et, au bout du compte, constatent que leurs olives ont disparus dans la nature. Une situation d’autant plus difficile à supporter que le prix d’un litre d’huile d’olive dépasse les 800 DA. “Que faire ? nous confie Dda Mohand, propriétaire d’une dizaine d’oliviers retrouvés dégarnis. Porter plainte contre X n’aboutirait à rien puisque les plaintes sont souvent infructueuses. J’aurais aimé surprendre le ou les auteurs du vol et je n’aurais aucune gêne à les poursuivre devant un tribunal.” Dda Mohand se rappelle du bon vieux temps où la récolte des olives était régie par des lois de tajmâath.

Quand tamouqimt (interdiction de récolter) était décrétée, les villageois ne pouvaient pas récolter leurs propres oliviers sans que l’assemblée du village n’en donne l’ordre. “Le vol d’olives était alors passible de grosses sanctions”, précise Dda Mohand, qui appelle les villageois à se mobiliser pour mettre fin à ce fléau rampant. 

 


KAMEL NATH OUKACI

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