Aux fins de mieux réguler l’activité du marché bancaire, notamment en matière de prestations en ligne, la Banque d’Algérie (BA) vient d’établir un listing précis des services et produits que les banques de la place sont autorisées à offrir à leurs différents segments de clientèle. Dans une note publiée avant-hier sur son site internet, la BA dresse ainsi un “recueil” exhaustif des produits et services bancaires qu’elle autorise aux banques primaires à compter du 31 janvier 2022 et ce, conformément à ses règlements fixant les règles générales quant aux conditions applicables aux opérations de banque.
Dans le domaine des services en ligne, sont ainsi autorisés, notamment, les prestations de consultation des comptes (courant, d’épargne, de dépôt), des bons de caisse, des prêts, des chèques, des cours de devises, ainsi que des virements de compte à compte, le paiement de factures et la commande de cartes bancaires et de chéquiers. En matière de banking mobile (par smartphone), il est mentionné, entre autres services, l’ouverture de comptes, les commandes de cartes bancaires et de chéquiers, les consultations de compte, les virements, les paiements de factures et les demandes de transfert d’argent entre les clients abonnés de l’application.
S’agissant des prestations par carte bancaire et de monétique interbancaire, il est fait état notamment de services de paiement des achats au niveau des commerces et opérateurs dotés de TPE, de paiement sur internet au bénéfice des web-marchands agréés (e-paiement) et de télépaiement d’impôts et taxes à distance via la plateforme “JIBAYATIC”. Pour les cartes internationales (visa, MasterCard et Amex), la nouvelle note de la Banque centrale autorise les opérations de paiement et de retrait en devises sur l’ensemble du réseau à l’international, ainsi que les transactions sur internet, également à l’international.
Enfin, en matière de produits et de contrats de financement, la BA cite, entre autres, les opérations de leasing mobilier et immobilier, les avances sur loyer (crédit de location) et les assurances de personnes et de crédits immobiliers.
À travers la clarification et l’amélioration des dispositifs réglementaires régissant l’activité bancaire, la Banque centrale, faut-il le souligner, tente d’œuvrer à encourager les établissements financiers à développer la collecte de l’épargne, tout en renforçant la surveillance des règles prudentielles et de supervision, en particulier sur les opérations relevant de la monétique. De par le manque de modernisation de leurs structures et de leur gestion, la sous-bancarisation de la population et les retards et lenteurs dans le développement des moyens de paiement modernes, les banques de la place peinent à offrir des produits attractifs pour drainer l’épargne domestique, notamment celle circulant hors circuits bancaires officiels.
Selon les estimations avancées fin octobre dernier par le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, l’épargne nationale est passée de 2 623 milliards de dinars à fin 2018 à 2 860 milliards de dinars à fin juin 2021, mais “reste faible par rapport aux objectifs fixés”. Le Premier ministre, qui intervenait à l’occasion de la Journée mondiale de l’épargne, avait alors exhorté les institutions financières et bancaires à développer davantage les produits d’épargne pour attirer la masse monétaire qui circule dans le circuit informel.
Akli R.