Le tableau Mata Mua, l’un des plus célèbres du Français Paul Gauguin (1848-1903), restera exposé à Madrid après un accord entre l’État espagnol et son propriétaire, qui l’a sorti du pays. Le ministère de la Culture a annoncé mardi qu’il avait approuvé un contrat de location de 97,5 millions d’euros sur 15 ans pour la collection de Carmen Thyssen, avec “des droits d’acquisition préférentiels sur tout ou partie”.
Le bail porte sur plus de 300 œuvres, dont certaines de Picasso, Matisse, Gauguin, Monet, Renoir, Sisley, Rodin, Canaletto, Fragonard, Courbet et Boudin. Le musée national Thyssen-Bornemisza de Madrid abrite la collection du Suisse héritier d’une puissante lignée industrielle, Hans Heinrich Thyssen-Bornemisza – décédé en Espagne en 2002 – que l’État espagnol a achetée en 1993 pour 338 millions de dollars.
Le fait que la dernière épouse du baron Thyssen était l’Espagnole Carmen Cervera – plus tard Carmen Thyssen –, qui a également constitué sa propre collection, a joué un rôle décisif dans cette acquisition. Les tableaux de la collectionneuse sont actuellement exposés au musée éponyme de Madrid dans le cadre d’un accord de prêt gratuit signé en février 2002 et prolongé par la suite. Mais en 2020, lorsque le musée a été fermé en raison de la pandémie de coronavirus, Carmen Thyssen a fait sortir le Mata Mua d’Espagne, faisant craindre que les œuvres de la collectionneuse ne finissent par quitter l’institution.
Dans un entretien au journal El País en février, Carmen Thyssen a assuré, à propos du Mata Mua, qu’“elle reviendra lorsque le contrat de location aura été signé et que les formalités de transfert d’une œuvre de cette importance auront été faites”. Le musée attend désormais son retour.
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AFP