L’investissement consenti par l’État algérien dans ce projet est estimé à 10 404 millions de dinars pour un chiffre d’affaires prévisionnel de 56 512 millions de dinars.
C’est parti. Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a procédé, hier, depuis l’unité Saidal de Constantine, au lancement de la production des premiers lots du vaccin anti-Covid-19.
Fruit d’un partenariat avec le laboratoire chinois Sinovac, l’investissement consenti par l’État algérien dans ce projet est estimé à 10 404 millions de dinars pour un chiffre d’affaires prévisionnel de 56 512 millions de dinars.
Selon les promoteurs du projet, Saidal produira, dès le mois de janvier prochain, 5,3 millions de doses par mois, soit une production qui atteindra d’ici à la fin de l’année 2022 près de 96 millions de doses.
Le projet est piloté par un comité intersectoriel composé du ministère des Affaires étrangères, l’Agence nationale de la sécurité sanitaire, l’Institut Pasteur, l’Agence nationale des produits pharmaceutiques et des universitaires dont des professeurs en biologie cellulaire et moléculaire de l’USTHB sous l’égide du ministère de l’industrie pharmaceutique.
Après la signature du contrat de partenariat au mois de juillet passé, des experts chinois, qui s’étaient rendus à Constantine, ont procédé à la validation des installations de l’unité Saidal de Constantine après la levée de certaines réserves soulevées par ces derniers.
Le 27 août dernier, Saidal a réceptionné un premier lot de matière première devant permettre la production de 1,7 million de doses. Lors du lancement de l’opération de production, hier, par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, celui-ci ne manquera pas de souligner que “certains pensent qu’il s’agit uniquement d’un conditionnement d’une matière première. Nous leur disons que même ce conditionnement requiert une maîtrise technique et technologique pointue et que ce sont des compétences algériennes qui ont réalisé cet exploit et nous en sommes fiers”.
Même le coût de production a été revu à la baisse, selon le Premier ministre, qui atteste : “Nous avons réalisé un bond qualitatif à tous les niveaux. Nous avons invité à cette cérémonie des personnalités des représentations diplomatiques pour faire la promotion de notre produit. Un vaccin algérien produit par des compétences algériennes.”
Louant la “clairvoyance” du président de la République qui a misé sur le caractère stratégique d’un ministère de l’Industrie pharmaceutique, Aïmene Benabderrahmane se félicite que l’engagement tenu par le chef de l’État au mois de février dernier a été honoré.
“L’industrie pharmaceutique est une industrie de transformation à valeur ajoutée. Le marché du médicament dans le monde en 2020 a atteint les 1 300 milliards de dollars, alors qu’en Algérie, nous avoisinons les 2 milliards de dollars pour les quatre dernières années et 850 millions de dollars durant le premier semestre de l’année 2021.
Nous aspirons à couvrir les besoins nationaux en médicaments à hauteur de 70%, mais nous misons aussi sur l’exportation notamment vers le continent africain et sur le partenariat avec les pays pionniers dans la production du médicament. Pour ce faire, nous encourageons et l’investissement dans ce secteur névralgique et la recherche dans ce domaine, de même que nous veillerons sur la réforme du cadre juridique réglementant cette industrie.”
Pour sa part, le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, a noté qu’il s’agissait d’une “date historique qui constitue un tournant décisif pour l’avenir de la production médicamenteuse dans le pays”.
Benbahmed a également tenu à saluer “les efforts consentis par tous, pour la réussite de ce projet dans une ville qui héberge plus d’une centaine d’entreprises pharmaceutiques, ce qui fait d’elle un pôle par excellence en la matière”.
Par ailleurs, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, qui était accompagné des ministres de la Santé, de l’Industrie, des Transports, du Commerce et de l’Enseignement supérieur, a procédé, dès son arrivée à Constantine, à la mise en exploitation de la deuxième tranche de la ligne d’extension du tramway de Constantine qui s’étend de l’entrée de la circonscription administrative Ali-Mendjeli jusqu’à l’université Abdelhamid-Mehri-Constantine 2, sur une distance de 3,5 kilomètres.
Kamel GHIMOUZE