Le fait que tous les détails relatifs à la reprise des vols n’ont pas encore été rendus publics a, visiblement, suscité une certaine inquiétude autant du côté des Algériens en Algérie que de la communauté algérienne établie à l’étranger.
Aussitôt communiquée dimanche, la décision issue du Conseil des ministres quant à la réouverture partielle des frontières s’est propagée telle une traînée de poudre et a été accueillie avec beaucoup de soulagement par les citoyens, bien que des interrogations subsistent concernant l’organisation des dessertes. Le fait que tous les détails relatifs à la reprise des vols n’ont pas été rendus publics a, visiblement, suscité une certaine inquiétude autant du côté des Algériens en Algérie que de la communauté algérienne établie à l’étranger.
“Les personnes vaccinées sont-elles obligées d’être munies d’un test PCR de 36 heures avant l’embarquement ? Sont-elles soumises à d’autres tests à leur arrivée ? Sont-elles obligées de demander des autorisations”, s’interrogent les internautes perplexes.
Grand nombre d’entre eux soutiennent que le choix de cinq vols par jour “est insignifiant”. Sinon, comment expliquer, selon eux, que “face à une grande demande, on décide seulement de cinq vols auprès de trois aéroports sans même préciser si ce sont cinq vols par aéroport ou cinq vols pour les trois aéroports choisis et vers quelles destinations ?”.
Ils se demandent, également, “à qui sera donnée la priorité surtout que certains disposent déjà d’un titre de transport”. Certains citoyens s’étonnent aussi de “ne pas voir figurer un aéroport du sud du pays”, tout comme ils s’indignent de “la cherté des billets”, notamment pour les ressortissants vivant en France.
“Nous avons été privés durant de longs mois de visiter nos proches. Certains n’ont même pas assisté à l’enterrement de leurs parents ou d’un membre de leur famille, et maintenant qu’il y a un espoir de se rendre au pays, on nous bloque avec les prix incroyables des billets dont certains peuvent atteindre les 800 euros”, déplorent-ils, craignant que “les passe-droits continuent à être de mise, compte tenu des places qui seront proposées au compte-goutte”.
D’autres vont encore plus loin et assurent que “cette décision obéit à des considérations électoralistes”. Le gouvernement, pour rappel, a opté pour “une réouverture progressive à raison de cinq vols quotidiens de et vers Alger, Constantine et Oran, à partir de juin”.
Le communiqué sanctionnant les travaux du Conseil des ministres a également détaillé les mécanismes pour organiser cette opération reprenant ce qui a été déjà donné par le ministre de la Santé, jeudi dernier, supposant des conditions draconiennes pour “se prémunir”.
Rien ne change pour les agences de voyages
“C’est la montagne qui accouche d’une souris”, grondent les agences de voyages qui ont laissé des plumes lors de cette fermeture des frontières pour cause de pandémie de Covid-19 sans que le cauchemar prenne fin.
Grand nombre d’entre elles ont carrément mis la clé sous le paillasson donnant lieu à des situations dramatiques pour ces professionnels des voyages et leurs familles. “C’est le labeur de toute une vie qui a été perdu sans que les autorités fassent preuve de clémence”, tonnent-ils.
“Ouvrir l’agence avec tout ce que cela suppose comme charges pour vendre deux ou trois billets par semaine ne relève pas du bon sens. Il est clair que cinq vols par jour, c’est dire que ce n’est rien du tout”, nous a indiqué, hier, Sofiane Benali, patron de l’Agence S to S Travel.
Idem pour Ali Yahi de Bicha Voyages qui estime qu’“il faut reconnaître qu’il existe un réel problème de communication. Il faudra préciser si ce seront des vols commerciaux ou des vols de rapatriement pour savoir si on pourra utiliser les anciens billets vendus et non consommés. Autrement, cette réouverture sera un non-sens pour les agences”.
Du côté d’Air Algérie, la compagnie aérienne nationale ne dispose pas non plus d’informations complétant le communiqué de la Présidence. “Nous sommes en attente de plus amples informations”, nous dit Amine Andaloussi, porte-parole de la compagnie. Quant aux dispositions sanitaires, “l’équipage est vacciné”, précise-t-il. Hier, un employé à l’aéroport d’Alger nous a révélé que l’EGSA a commencé à mettre en place des box pour effectuer les tests requis.
Nabila SAÏDOUN