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Dissolution de “LIBERTÉ” Le journal disparaît, mais la liberté ne meurt pas

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Farouk NEMOUCHI Publié 12 Avril 2022 à 12:00

La peine de mort prononcée contre le journal Liberté et exécutée une semaine après rend compte du mépris affiché à l’égard des journalistes et de tout le personnel, qui n’ont disposé d’aucun instant pour exprimer leur position et trouver une issue qui garantisse les intérêts de toutes les parties. C’est un mépris à l’égard des lecteurs qui sont contraints de se séparer de leur compagnon de tous les jours.
La sentence prononcée contre le journal frustre ses nombreux amis qui auront de la peine à disposer d’une tribune pour publier leurs avis en toute liberté.
Le journal Liberté m’a offert ses colonnes pour faire paraître de nombreuses contributions économiques, avec la complicité du journaliste Ali Titouche. Grâce à cette opportunité, j’ai poursuivi ma tâche d’universitaire en contribuant au débat sur des questions économiques d’intérêt national. En publiant les contributions d’auteurs anonymes, de plumes qui refusent de verser dans l’apologie, le journal Liberté a servi la cause démocratique et participé au développement de la pensée critique. Il a œuvré pour concrétiser la devise “du droit au savoir”, c’est-à-dire le droit pour chaque Algérien d’accéder à un savoir qui lui permette de donner son avis sur le processus de refondation économique.
Si la disparition du journal consacre la cessation d’activité de l’entreprise, les énergies qui l’ont porté à bout de bras durant trois décennies demeurent vivantes et sont prêtes à relever le défi pour perpétuer cette belle et noble aventure sous d’autres formes. La mort d’un journal ne tue pas les journalistes, même si durant de nombreuses années, toute une machine est mise en branle pour neutraliser des élites intellectuelles, voire empêcher leur émergence, laissant la voie ouverte à un opportunisme de bas étage qui alimente la médiocrité.
Les sacrifices consentis par les femmes et les hommes de la presse nationale témoignent d’une combativité et d’une résistance qui laissent espérer des lendemains plus enchanteurs. La fermeture des salles de cinéma, des théâtres, des bibliothèques qui se font rares, des éditeurs de presse contraints de suspendre temporairement ou définitivement leurs titres et des librairies qui baissent rideau n’ont jamais eu raison de la créativité des Algériens et de leur combat pour la promotion de la culture, des arts et du savoir.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

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    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00