La première édition du Salon du livre Mouloud-Mammeri qui s’est tenue à Ath Yenni durant les 8, 9 et 10 avril a donné l’occasion aux habitants de ce village, berceau de nombreux combattants de la lutte armée et terroir natal d’artistes et d’intellectuels de renom, de découvrir des éditeurs et des auteurs ravis de participer à cet événement culturel tant attendu. Interrogés, quelques invités nous donnent leurs appréciations sur ce rendez-vous livresque.
Lynda Chouiten : “Je voudrais saluer cette initiative de Salon du livre et je crois savoir que d’autres salons suivront prochainement dans d’autres villages kabyles, chose qui me réjouit profondément, sachant que le livre est très important et que la culture aussi est importante. Ça ouvre les esprits et ça élargit sa vision du monde. Et je souhaite beaucoup de succès à ce salon.”
Ouarda Baziz-Cherifi : “Je suis ravie d’être dans ce merveilleux événement et je profite de l’occasion pour remercier les organisateurs de nous donner l’occasion de nous rapprocher de nos lecteurs. Je suis là pour signer mes trois livres : Les survivants de l’oubli, Aux rimes de mon cœur et Quand pleure le jasmin. Que ce genre d’événements se multiplie en Kabylie et un peu partout en Algérie.”
Jaoudet Gassouma : “Cette année, les moyens ont été mis pour que le salon draine du monde en invitant des auteurs de renom, des éditeurs nombreux et des rencontres intéressantes. On voit qu’il y a du mouvement et de l’activité et surtout des échanges par le biais d’ateliers de lecture, d’écriture, de dessin, et vous voyez même des auteurs qui viennent présenter leur manuscrit à des éditeurs. C’est une manière de dynamiser ces régions enclavées qui manquent de librairies, de lieux de rencontres et qui aspirent à compter dans ce monde culturel qui les entoure, mais qui leur semblait si lointain. Voir cette belle ambiance qui règne ici, savoir que nous sommes venus proposer et partager des choses et non les imposer est une dynamique qui va, à mon avis, provoquer ce qu’on appelle en management culturel une ‘contamination positive’ ; avec le temps, je pense que les choses se feront de cette manière et à un rythme conséquent. Ce fut le cas pour Raconte-Arts qui, ne l’oublions pas, avait commencé par la Fête de la poterie de Maâtkas. Et pour revenir au livre, je pense que c’est un bon produit unificateur, fédérateur, surtout que cette région, et partout dans le nord de l’Algérie, on croit beaucoup à la littéralité et on y adhère, car c’est un peu cette oralité héritée de nos grands-mères qui va se retrouver dans ce livre papier destiné aux lecteurs.”
Drouaz : “Je pense que le terme de louable est bien en deçà de ce qu’on pourrait lui donner comme qualificatif. Ce sont à mon sens des rencontres extraordinaires qui permettent de relier les Algériens entre eux. On retisse un lien qui est parfois distendu et je trouve ça fabuleux. C’est l’occasion pour moi de retrouver beaucoup d’amis et surtout de me sentir pleinement chez moi…”
Lounès Houali : “Je suis un architecte d’Aït Aïssi, à Yakouren, le village qui va accueillir le prochain Raconte-Arts. Je trouve que ce salon, que j’appellerai aussi foire des intellectuels, est une très bonne initiative, car elle regroupe énormément d’auteurs, d’artistes et de noms connus. Il y a, en fait, cet événement et il y a aussi toutes ces rencontres qui se passent autour, et c’est ce qui est fabuleux. C’est bien que ce genre de manifestations culturelles se multiplie. Il y aura au mois de mai le Salon du livre de Boudjima, on m’a parlé d’un autre salon en septembre à Djemaâ Saharidj et je pense qu’il y en aura d’autres. C’est de cette façon qu’on pourra rapprocher le lecteur lambda du livre et de la lecture. Et par le biais de cette grande librairie ouverte et accessible à tous et non pas uniquement aux intellectuels, le citoyen se sentira concerné par ce produit culturel.”
Noureddine Hamouche : “Je trouve que cette initiative est louable et je remercie la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou qui encourage ce genre d’initiatives et à sa tête la directrice de la culture qui appelle à l’organisation de Salons du livres partout dans les villages de Kabylie. Et par cet engouement du public, je pense que le livre gardera toujours une place privilégiée dans le cœur des gens, malgré une technologie envahissante.”
Ali Hadjaz : “C’est une opportunité heureuse que ce salon, car cela fait deux ans pratiquement qu’on ne se voit plus dans ce genre de rencontres. Il faut renouer avec le public et l’encourager à venir…”
Propos recueillis par : S. B.-OULEBSIR