J-95, le compte à rebours symbolique a été déclenché pour installer virtuellement Oran dans l’ambiance des Jeux méditerranéens qui doivent s’ouvrir en juin prochain. Un pari pris, un pari risqué à l’époque tant les retards enregistrés dans la réception des structures sportives et d’accueil avaient, à maintes reprises, fait craindre le retrait de cet événement régional à l’Algérie. Pourtant, et de l’avis même des observateurs du Comité international des Jeux méditerranéens, la cadence des travaux et l’implication des pouvoirs publics ont effacé les derniers doutes sur la capacité opérationnelle d’Oran à abriter ces joutes sportives. Un engagement qui a mobilisé les hommes et les moyens pour relever un défi que beaucoup ont assimilé à de l’improvisation.
Une impression renforcée par des campagnes de dénigrement dirigées par le voisin de l’Ouest en vue de discréditer l’Algérie sur ses aptitudes à gérer un événement d’une telle ampleur. Plus qu’un rendez-vous sportif, les Jeux méditerranéens représentent une vitrine à l’international, une carte de visite à jouer pour redorer un blason terni par de nombreuses années de gabegie et réconcilier, ainsi, les Algériens, avant tout, avec les réalisations de leur pays. Ces Jeux doivent être un véritable appel d’air pour les touristes étrangers et nationaux, une porte ouverte sur les richesses locales, malgré quelques hiatus dans la gestion officielle qui relègue l’histoire millénaire de la wilaya à un vulgaire terrain à bâtir en toute impunité. Une opportunité également à saisir en se consacrant à pérenniser toutes ces réalisations en aval des Jeux pour ne pas tomber dans le péché de la dilapidation.
Ces Jeux, ayant coûté une fortune, l’Algérie, à travers Oran, doit rationnaliser ces infrastructures en leur offrant une deuxième vie à l’image du village olympique qui sera réinvesti à de nouvelles fins. Cette intelligence dans la gestion des acquis doit profiter en priorité aux Oranais qui espèrent voir leur ville entrer dans une nouvelle dynamique et retrouver sa place dans le bassin méditerranéen.
Ils sont légion les exemples de ces villes sorties de l’anonymat grâce à l’organisation de compétitions internationales, à l’image de Barcelone, mais l’histoire retiendra également des fiascos mémorables comme Sarajevo. Le 12 juin prochain, l’Algérie sera la plus grande gagnante de ces Jeux, peu importe le nombre de podiums.